
Les élections américaines laissent les marchés à leurs incertitudes

Les résultats largement attendus des élections de mi-mandat aux Etats-Unis ont surtout été l’occasion de prises de profits sur les actifs américains. La majorité obtenue par les démocrates à la Chambre des représentants, et le renforcement des Républicains au Sénat ont fait légèrement reculé le dollar de 0,5% face aux six autres devises du G7, ainsi que les rendements des Treasuries qui sont symboliquement repassés hier sous le seuil des 3,2% sur la partie à 10 ans, après avoir atteint 3,25%. «Si cette baisse a été plus faible qu’attendu, elle est néanmoins suffisante pour offrir des opportunités d’achat. Les variations du dollar en fonction de l’évolution des résultats dans la nuit de mardi montrent que, plus la performance des démocrates a été forte, plus celle du dollar a été faible», indique Citigroup.
Si ce résultat affaiblit sur le papier le pouvoir de Donald Trump, les États-Unis sont habitués à cette dichotomie institutionnelle entre les deux chambres du pouvoir, qui a prévalu pendant 50 années au cours du siècle écoulé. En outre, il n’exclut pas la possibilité de voir la mise en place de nouveaux droits de douane qui continueraient d’attiser le risque de guerre commerciale redoutée par les marchés, le président disposant de prérogatives en termes de restriction des échanges sans avoir besoin d’en passer par le Congrès. «La baisse du pouvoir du président pour mener à bien son agenda interne de réformes pourrait le conduire à se concentrer sur la politique commerciale extérieure, qui ne requiert pas l’aval du Congrès», alerte Citigroup.
Quant aux nouvelles baisses des taxes sur la classe moyenne évoquées par Donald Trump, elles avaient déjà peu de chance de voir le jour avant les élections. La perspective de voir émerger un projet bipartisan de dépenses en infrastructure est elle aussi incertaine. La fin progressive des effets de la relance fiscale américaine et le risque d’un dérapage des tensions commerciales pourraient entretenir les craintes d’un ralentissement de l’activité mondiale qui ont profité au dollar, par son rôle de valeur refuge. «Dans ce cas, la Fed aura moins de pressions pour remonter ses taux au rythme actuel et une pause deviendrait plus probable. Le différentiel de taux entre l’Europe et les Etats-Unis pourrait alors se stabiliser et les pressions haussières sur le dollar seraient moins fortes», estime ainsi La Banque Postale AM.
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