Les dockers américains commencent leur grève

Après l'échec des négociations, les salariés des ports de la côte Est et du Golfe du Mexique arrêtent le travail, interrompant les flux d’une large partie du transport maritime américain.
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Des containers dans un port  -  Pixabay

Les dockers de la côte Est et de la côte du Golfe du Mexique ont entamé une grève mardi, interrompant le flux d’environ la moitié du transport maritime national après l'échec des négociations d’un nouveau contrat de travail sur les salaires.

La grève bloque tout, de la nourriture aux expéditions automobiles, dans des dizaines de ports du Maine au Texas, dans une perturbation qui, selon les analystes, coûtera à l'économie des milliards de dollars par jour, menacera l’emploi et attisera l’inflation.

Le syndicat International Longshoremen’s Association (ILA), qui représente 45.000 travailleurs portuaires, négociait avec le groupe d’employeurs United States Maritime Alliance (USMX) un nouveau contrat de six ans avant la date limite du 30 septembre à minuit.

«En raison de l’expiration de l’accord-cadre entre United States Maritime Alliance (USMX) et l’International Longshoremen’s Association (ILA), un arrêt de travail a été décrété au port de Virginie et dans d’autres ports de la côte est et de la côte du Golfe des États-Unis», a déclaré l’autorité portuaire de Virginie en annonçant l’arrêt de travail.

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Hausse de près de 50%

Harold Daggett, le chef de file de l’ILA, a déclaré que les employeurs tels que l’opérateur de porte-conteneurs Maersk et sa filiale APM Terminals North America, n’avaient pas proposé d’augmentations salariales appropriées ou n’avaient pas accepté les demandes d’arrêt des projets d’automatisation des ports. L’USMX a déclaré dans un communiqué lundi qu’elle avait proposé d’augmenter les salaires de près de 50%.

L’ILA a déclaré dimanche et lundi qu’une grève portuaire aurait lieu à partir de mardi à 0 h01 (heure de l’Est).

Cette grève, la première de l’ILA depuis 1977, inquiète les entreprises de toute l'économie qui dépendent du transport maritime pour exporter leurs marchandises ou assurer des importations cruciales. La grève touche 36 ports qui traitent toute une série de marchandises conteneurisées, des bananes aux vêtements en passant par les voitures.

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Le différend place également le président américain Joe Biden, favorable aux travailleurs, dans une position pratiquement sans issue, alors que la vice-présidente Kamala Harris mène une course électorale très serrée contre l’ancien président républicain Donald Trump.

Des représentants de l’administration Biden avaient rencontré l’USMX et l’ILA avant la grève pour encourager la conclusion d’un accord. Toutefois, la Maison Blanche a exclu à plusieurs reprises le recours aux pouvoirs fédéraux pour mettre fin à une grève en cas d’impasse.

Plans de secours

Lundi, la présidente de la Chambre de commerce des États-Unis, Suzanne Clark, a exhorté Joe Biden à reconsidérer sa position, déclarant qu’il serait «inadmissible de laisser un conflit contractuel infliger un tel choc à notre économie».

Les détaillants, qui représentent environ la moitié du volume total des expéditions par conteneurs, se sont employés à mettre en place des plans de secours à l’approche des fêtes de fin d’année, qui sont d’une importance capitale.

Bon nombre des grands acteurs se sont empressés d’expédier les marchandises d’Halloween et de Noël en avance pour éviter toute perturbation liée à la grève, ce qui a entraîné des coûts supplémentaires pour l’expédition et le stockage de ces marchandises.

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Le géant du commerce de détail Walmart, le plus grand transporteur de conteneurs des États-Unis, et l’opérateur de clubs-entrepôts Costco affirment qu’ils font tout ce qu’ils peuvent pour atténuer l’impact de la grève.

Le gouverneur de l'État de New York, Kathy Hochul, a déclaré lundi que l'État ne s’attendait pas à des répercussions immédiates sur les fournisseurs de denrées alimentaires ou de biens de première nécessité.

(Avec Reuters)

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