
Les dockers américains commencent leur grève

Les dockers de la côte Est et de la côte du Golfe du Mexique ont entamé une grève mardi, interrompant le flux d’environ la moitié du transport maritime national après l'échec des négociations d’un nouveau contrat de travail sur les salaires.
La grève bloque tout, de la nourriture aux expéditions automobiles, dans des dizaines de ports du Maine au Texas, dans une perturbation qui, selon les analystes, coûtera à l'économie des milliards de dollars par jour, menacera l’emploi et attisera l’inflation.
Le syndicat International Longshoremen’s Association (ILA), qui représente 45.000 travailleurs portuaires, négociait avec le groupe d’employeurs United States Maritime Alliance (USMX) un nouveau contrat de six ans avant la date limite du 30 septembre à minuit.
«En raison de l’expiration de l’accord-cadre entre United States Maritime Alliance (USMX) et l’International Longshoremen’s Association (ILA), un arrêt de travail a été décrété au port de Virginie et dans d’autres ports de la côte est et de la côte du Golfe des États-Unis», a déclaré l’autorité portuaire de Virginie en annonçant l’arrêt de travail.
A lire aussi: Le risque d'une grève dans les ports de la côte Est émerge avant les élections américaines
Hausse de près de 50%
Harold Daggett, le chef de file de l’ILA, a déclaré que les employeurs tels que l’opérateur de porte-conteneurs Maersk et sa filiale APM Terminals North America, n’avaient pas proposé d’augmentations salariales appropriées ou n’avaient pas accepté les demandes d’arrêt des projets d’automatisation des ports. L’USMX a déclaré dans un communiqué lundi qu’elle avait proposé d’augmenter les salaires de près de 50%.
L’ILA a déclaré dimanche et lundi qu’une grève portuaire aurait lieu à partir de mardi à 0 h01 (heure de l’Est).
Cette grève, la première de l’ILA depuis 1977, inquiète les entreprises de toute l'économie qui dépendent du transport maritime pour exporter leurs marchandises ou assurer des importations cruciales. La grève touche 36 ports qui traitent toute une série de marchandises conteneurisées, des bananes aux vêtements en passant par les voitures.
A lire aussi: Sur le marché de l’emploi, ce n’est plus la Grande Démission
Le différend place également le président américain Joe Biden, favorable aux travailleurs, dans une position pratiquement sans issue, alors que la vice-présidente Kamala Harris mène une course électorale très serrée contre l’ancien président républicain Donald Trump.
Des représentants de l’administration Biden avaient rencontré l’USMX et l’ILA avant la grève pour encourager la conclusion d’un accord. Toutefois, la Maison Blanche a exclu à plusieurs reprises le recours aux pouvoirs fédéraux pour mettre fin à une grève en cas d’impasse.
Plans de secours
Lundi, la présidente de la Chambre de commerce des États-Unis, Suzanne Clark, a exhorté Joe Biden à reconsidérer sa position, déclarant qu’il serait «inadmissible de laisser un conflit contractuel infliger un tel choc à notre économie».
Les détaillants, qui représentent environ la moitié du volume total des expéditions par conteneurs, se sont employés à mettre en place des plans de secours à l’approche des fêtes de fin d’année, qui sont d’une importance capitale.
Bon nombre des grands acteurs se sont empressés d’expédier les marchandises d’Halloween et de Noël en avance pour éviter toute perturbation liée à la grève, ce qui a entraîné des coûts supplémentaires pour l’expédition et le stockage de ces marchandises.
A lire aussi: Les salariés de Boeing boudent une hausse de rémunération de 30% en quatre ans
Le géant du commerce de détail Walmart, le plus grand transporteur de conteneurs des États-Unis, et l’opérateur de clubs-entrepôts Costco affirment qu’ils font tout ce qu’ils peuvent pour atténuer l’impact de la grève.
Le gouverneur de l'État de New York, Kathy Hochul, a déclaré lundi que l'État ne s’attendait pas à des répercussions immédiates sur les fournisseurs de denrées alimentaires ou de biens de première nécessité.
(Avec Reuters)
Plus d'articles du même thème
-
La chute se poursuit sur des marchés paniqués par la guerre commerciale
Les Bourses européennes ont ouvert dans le rouge vif lundi après le plongeon des marchés asiatiques. Les taux continuent également à reculer. -
CMA CGM conclut un partenariat pour cinq ans avec Mistral AI
Le troisième armateur mondial s’appuiera sur le spécialiste français de l’intelligence artificielle générative pour accroître sa productivité dans tous ses métiers. -
L’emploi américain, une bonne nouvelle dans une période troublée
Les chiffres du rapport mensuel sur le marché du travail ressortent plutôt bons pour le mois de mars. Le détail confirme encore une dynamique faible de l’économie américaine, sans prendre encore en compte les effets des licenciements déjà effectués dans le secteur public, ni ceux liés aux risques économiques résultant de la hausse des droits de douane.
Sujets d'actualité
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions