
Les déboires du PSOE ouvrent la voie à un gouvernement en Espagne

L’Espagne pourrait finalement sortir de l’impasse politique ce mois-ci. Le leader socialiste Pedro Sanchez a dû démissionner samedi soir, poussé à la sortie par des cadres de son parti, le PSOE, mécontents de sa politique. L’obstruction de l’ancien dirigeant à Mariano Rajoy ne faisait plus consensus au sein du parti. Les marchés ont bien réagi aux événements du week-end, entraînant les obligations espagnoles à 10 ans à un plus bas historique de 0,857% lundi, avant de se retourner avec les autres obligations européennes.
Pour l’économiste Jesus Castillo de Natixis, il s’agit d’une «étape décisive vers la fin de la crise politique». Les déclarations de l’exécutif temporaire du parti, réuni lundi pour la première fois, laissent supposer une approche plus constructive avec le Parti populaire de Mariano Rajoy, arrivé en tête aux dernières élections mais incapable de former une coalition majoritaire à l’assemblée. «Une abstention n’est pas la même chose qu’un soutien», a ainsi déclaré hier le dirigeant par intérim du PSOE, Javier Fernandez.
Il a toutefois refusé de s’engager plus avant, soulignant que le dernier mot sur la question revient au Comité fédéral, qui pourrait en cas de majorité favorable à une abstention, faire voter les militants sur la question afin d’asseoir la légitimité de la décision. «La procédure pour décider de la position du PSOE lors d’un prochain vote de confiance n’est pas complètement arrêtée et la décision finale pourrait être repoussée jusqu’au week-end du 23 octobre», explique Jesus Castillo. Au-delà, les délais nécessaires à l’organisation du vote de confiance rendraient inévitables de nouvelles élections.
«Cela va prendre du temps, la direction temporaire va devoir pacifier, faire la transition d’une opposition frontale à un vote d’abstention», continue l’économiste. Le prochain gouvernement devra quant à lui travailler rapidement, le budget 2017 étant attendu par Bruxelles d’ici au 15 octobre avec des mesures correctives visant à réduire le déficit structurel, la Commission menaçant sinon de réduire les fonds structurels destinés à l’Espagne.
Dans l’immédiat, l’économie continue sur sa dynamique positive. L’indice PMI manufacturier, publié lundi, a ainsi grimpé à 52,3 en septembre après 51 en août, tandis que l’agence S&P affirmait vendredi soir la notation BBB+ du pays assortie d’une perspective stable.
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