
Les créations d’emplois ralentissent aux Etats-Unis et le chômage remonte

Les créations d’emploi ont ralenti en juin aux Etats-Unis et le taux de chômage est remonté au-dessus des 4%, conformément au scénario «d’atterrissage en douceur» de l'économie privilégié par la Réserve fédérale (Fed) dans sa lutte contre l’inflation.
Les Etats-Unis ont créé 206.000 emplois nets le mois dernier, contre 218.000 en mai, en données révisées, a indiqué vendredi le département du Travail. Les économistes sondés par le Wall Street Journal anticipaient 200.000 créations de poste. Le chiffre du mois de mai avait initialement été estimé à 272.000.
Le taux de chômage ressort à 4,1%, alors que le consensus tablait sur une stabilité à 4%.
Les Etats-Unis ont continué à créer des emplois à un rythme soutenu au cours de l’année écoulée, malgré une politique de taux d’intérêt élevés destinée à freiner l’activité pour enrayer la hausse des prix. Mais les chiffres publiés vendredi font apparaître une tendance un peu moins dynamique qu’estimé jusqu'à présent. Le nombre de postes créés au mois d’avril a également été révisé en baisse, à 108.000 au lieu de 165.000.
Selon UniCredit, même un refroidissement limité du marché de l’emploi devrait permettre une détente des taux d’emprunt sur le marché obligataire et renforcer les chances d’un premier abaissement des taux directeurs de la Fed en septembre.
Le rendement de l’emprunt du Trésor à 2 ans diminue de 7 points de base vendredi, à 4,654%, en réaction à cette publication. L’hypothèse d’une première réduction des taux en septembre gagne du terrain sur les marchés à terme, avec une probabilité évaluée à 72%, contre 68% jeudi, selon l’outil FedWatch du CME.
La hausse des salaires ralentit
Le salaire horaire moyen a pour sa part augmenté de 0,3% sur un mois en juin, après une hausse de 0,4% le mois précédent. Au cours des 12 derniers mois, la hausse des salaires s'établit à 3,9%, soit leur plus faible progression annuelle depuis 2021.
Les banquiers centraux américains sont particulièrement attentifs au marché de l’emploi. Plusieurs d’entre eux ont indiqué en juin qu’un fort coup de frein sur les embauches plaiderait en faveur d’un assouplissement monétaire, selon le compte rendu de leur dernière réunion publié mercredi. Pour le moment, l’institution souhaite toutefois prendre son temps avant de réduire ses taux, tant que l’inflation ne se dirigera pas clairement vers l’objectif des 2% par an.
Dans un discours prononcé cette semaine au Portugal, le président de la Fed, Jerome Powell, a de son côté salué l’apaisement des tensions sur le marché de l’emploi, en notant que l'évolution des salaires ne semblait plus constituer une menace en termes d’inflation.
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