
Les créations d’emplois ralentissent aux Etats-Unis

Le rythme des créations d’emplois aux Etats-Unis a faibli en septembre, confirmant que l'économie américaine est en phase de ralentissement alors que la Réserve fédérale (Fed) a drastiquement relevé ses taux d’intérêt depuis le début de l’année pour dompter une inflation au plus haut depuis 40 ans. Le département du Travail a fait part de la création de 263.000 emplois nets en septembre aux Etats-Unis, contre 315.000 en août et 537.000 en juillet en données révisées. Le taux de chômage dans le pays a reculé à 3,5%, contre 3,7% en août. Les économistes interrogés par le Wall Street Journal tablaient sur la création de 275.000 emplois nets et sur un taux de chômage de 3,7% le mois dernier.
Dans un contexte de très forte inflation et de ralentissement de l'économie aux Etats-Unis,les investisseurs surveillent de près l'évolution du marché du travail, la Fed ayant pour double objectif le plein emploi et la stabilité des prix. Les investisseurs anticipaient un ralentissement des créations de postes en septembre, alors que la banque centrale américaine a fortement relevé ses taux d’intérêt depuis le début de l’année pour freiner l'économie et tenter de contenir une inflation très éloignée de son objectif de 2%. L’indice PCE mesurant les prix liés aux dépenses de consommation des ménages américains, l’indicateur préféré de la Fed pour l’inflation, a augmenté en août de 6,2% sur un an, selon des chiffres publiés au début du mois de septembre par le département américain du Commerce.
Les chiffres de l’emploi de septembre signalent que le resserrement monétaire commence à faire sentir ses effets, ce qui pourrait rassurer la banque centrale sur sa capacité à endiguer l’inflation. Depuis le début de l’année, la Fed a relevé ses taux de 300 points de base, pour porter le taux interbancaire de référence dans une fourchette de 3% à 3,25%. Les banquiers centraux s’attendent à une nouvelle hausse des taux à 4% à la fin de l’année, selon les nouvelles projections présentées par la Fed à la mi-septembre. De nombreuses données ont récemment signalé que l’activité des entreprises ralentissait, aboutissant à une réduction de leurs effectifs. Les offres d’emploi dans le pays publiées cette semaine ont chuté de 1 million tandis que les licenciements ont atteint leur plus haut niveau depuis 18 mois.
Gel des embauches en septembre
Dans le même temps, deux enquêtes de l’Institute for Supply Management (ISM) dans les services et le secteur manufacturier ont révélé que de plus en plus d’entreprises avaient gelé leurs embauches en septembre, recourant au travail temporaire ou réduisant leurs plans pour pourvoir certains postes. « La croissance de l’emploi devrait décélérer plus rapidement, les employeurs réduisant les embauches dans un contexte de ralentissement de l'économie et de baisse des bénéfices des entreprises », a estimé cette semaine l'économiste d’Oxford Economics, Nancy Vanden Houten.
Les investisseurs surveillent également les hausses de salaires négociées dans un marché du travail tendu, susceptibles de stimuler l’inflation. Au cours des 12 derniers mois, le salaire horaire moyen a augmenté de 5%, contre une progression de 5,2% sur un an en août, selon les données publiées vendredi.
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