
Les cours de l’argent s’envolent sur les bases de GameStop

Le cours de l’argent s’est envolé lundi, gagnant +11,9% et +11,2% pour les contrats de février et de mars cotés sur le New York Mercantile Exchange (CME Group), à respectivement 30,10 et 29,93 dollars l’once, porté depuis plusieurs séances par l’intérêt d’investisseurs particuliers sur le forum WallStreetBets, dans le sillage des paris sur GameStop. Les valeurs liées au métal précieux grimpaient également à Londres, avec le producteur russe d’argent Polymetal (+7%) et la compagnie minière mexicaine Fresnillo (+19,7%).
Le prix du métal a commencé un mouvement de hausse après que des utilisateurs du forum WallStreetBets, hébergé par le site Reddit, se sont pris d’intérêt pour l’argent à la fin de la semaine dernière, permettant à la matière première de gagner plus de +6% sur l’ensemble des séances de jeudi et vendredi.
Ces investisseurs particuliers ont appelé à exécuter un «short squeeze», c’est-à-dire à forcer les vendeurs à découvert à racheter des titres dans l’urgence pour couvrir leurs positions vendeuses, et soutenir ainsi une hausse des cours. Ils tentent de reproduire le schéma qui a conduit à l’envolée de certaines actions prisées des fonds «short», en particulier celle du spécialiste de la distribution de jeux vidéo GameStop.
Néanmoins, «le rally sur l’argent pourrait être de courte durée car certains membres importants de WallStreetBets sont déjà divisés sur la question et déconseillent de mener ce mouvement sur l’argent», souligne Ipek Ozkardeskaya, de Swissquote Bank. Les stratégistes de Deutsche Bank écrivent de leur côté qu’il sera «fascinant» de voir comment ce mouvement évoluera «dans un marché beaucoup plus profond que celui d’une seule action».
Effets durables ?
La folie qui a entouré GameStop et d’autres titres depuis dix jours pourrait avoir des conséquences durables sur les marchés financiers si ce genre de phénomènes se reproduisait de façon régulière, a estimé lundi William de Vijlder, chef économiste de BNP Paribas, comparant alors l’utilisation des options d’achat sur des actions individuelles à des billets de loterie, le risque de perte étant compensé par le mince espoir d’un gain considérable.
La forte hausse de la volatilité implicite induite pourrait, si ces phénomènes se répétaient, réduire les ventes à découvert et donc «l’efficacité informationnelle des cours des actions», ce qui rendrait la sélection de titres encore plus difficiles, et pourrait réorienter les flux : «Cela pourrait influencer les décisions d’investir dans les petites ou grandes entreprises, les actions ou les obligations. De même, cela pourrait accroître la prime de risque demandée et influencer le coût du capital des entreprises.»
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