
Les actionnaires de GameStop subissent un retour de boomerang

C’est la fin du rally boursier autour de GameStop et des autres valeurs jouées par les boursicoteurs de la plateforme Reddit. Le retournement se poursuit mardi, et il est violent. Le prix de l’action GameStop a franchi à la baisse la barre des 100 dollars en séance. Vers 17h30 heure française, le titre plongeait encore de 41% autour de 131 dollars.
L’action du distributeur de jeux vidéos s’est ainsi replié de 72% depuis le sommet de 483 dollars atteint en séance le 28 janvier, alors qu’une coalition de petits investisseurs appuyés par des hedge funds faisaient monter artificiellement la valeur, hors de toute réalité économique. Le retournement à la baisse est mécanique. Les vendeurs à découvert qui avaient été pris de court par la hausse de l’action ont progressivement couvert leurs positions. Le phénomène de «short squeeze», par lequel ces fonds se trouvent obligés de racheter des actions à n’importe quel prix, s’estompe.
Les actions de la chaîne de cinéma AMC, que les utilisateurs du forum WallStreetBets de Reddit avaient aussi achetées pour mettre en échec les «short sellers», plongent également de 33% à Wall Street à la mi-séance.
Mirage
La chute intervient alors même que le courtier en ligne Robinhood a allégé les restrictions de trading qu’il avait mises en place sur ces valeurs. Forcée de se couvrir contre les positions énormes prises par ses clients, l’application de trading a dû lever en urgence 3,4 milliards de dollars.
La coalition menée par les petits porteurs contre les vendeurs à découvert tels que Melvin Capital est inédite. Saluée comme la révolte de Main Street contre Wall Street, elle est surtout le symptôme d’une surchauffe boursière dont les premières victimes risquent d'être, in fine, des investisseurs particuliers néophytes attirés par le mirage de gains faciles.
Les cours de l’argent étaient également en net repli mardi, l’once abandonnant près de 8% à 26,8 dollars. Certains utilisateurs de WallStreetBets ont tenté lundi de provoquer un «short squeeze» sur le métal, provoquant une forte hausse des cours, mais les professionnels jugent ce marché beaucoup plus difficile à manipuler qu’une action, d’où l'échec de la manoeuvre.
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