
L’économie mondiale entre dans une phase de resserrement monétaire

Un resserrement monétaire généralisé se profile tant dans les pays développés qu’émergents. Au sein des pays du G10, la Fed devrait à nouveau relever ses taux d’ici à la fin d’année, comme la BoE et la Banque du Canada. Elles devraient être rejointes par la Riksbank, et la Norges Bank, avec un premier geste prévu dès le second semestre, puis par la BCE, la RBA australienne, et la RBNZ néo-zélandaise en 2019, seules la BNS et la BoJ étant engluées dans un statu quo prolongé. Ce mouvement a gagné les pays émergents, à l’exception de la Chine, de la Russie - qui bénéficie du rebond des prix du pétrole -, et de l’Argentine, où ils ont atteint 40%. L’Inde, le Brésil et le Mexique pourraient même tous trois poursuivre leur resserrement dès cette semaine.
Contrairement aux pays développés où JPMorgan prévoit une hausse moyenne des taux directeurs de 50 pb à environ 1,50% d’ici fin juin 2019, les prévisions pour les émergents sont limitées par les resserrements monétaires déjà très violents concédés notamment par la Turquie et l’Argentine, liés à l’impact de la forte dépréciation de leur devise sur l’inflation. Sa hausse moyenne, d’environ 100 pb cette année, a néanmoins déjà été presque totalement répercutée sur les rendements 10 ans en dollar.
Le rendement d’Etat à 10 ans n’a progressé que de 8 pb en moyenne depuis le début de l’année dans les pays du G10, alors que le taux d’inflation a augmenté d’environ 35 pb sur la période, ce qui met ainsi en lumière une détente des taux longs réels au sein des pays développés, et des conditions financières globales toujours accommodantes. Le Royaume-Uni et le Japon font figure d’exception, avec un durcissement de leurs conditions lié au ralentissement de l’inflation dans les deux pays, alors que l’Allemagne et le Canada ont en revanche bénéficié d’une légère détente.
Le taux long réel est désormais nul aux Etats-Unis, la hausse du rendement à 10 ans de 50 pb, lié à la poursuite du resserrement de la Fed n’ayant pas compensé le fort rebond de l’inflation, flirtant avec les 3%. Les pays européens (Allemagne, Suède, Norvège, Royaume-Uni, Suisse), et le Japon bénéficient toujours des conditions les plus favorables, avec des taux longs réels fortement ancrés en territoire négatif, celles de la Nouvelle-Zélande et de l’Australie restant quant à elles restrictives, malgré une légère détente.
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