
L’économie chinoise reste sous perfusion du crédit immobilier
L’économie chinoise semble sous contrôle en apparence. Le rythme de croissance de son PIB est resté stable au cours des trois premiers trimestres de cette année à un niveau de 6,7%, situé dans le milieu de la fourchette cible de 6,5% à 7% visée par les autorités pour l’ensemble de l’année. «La main du gouvernement est très visible en termes d’investissements», précise Natixis. Son rythme de progression a ainsi atteint 21,1% sur un an au cours du troisième trimestre pour les entreprises d’Etat (SoE), mais seulement 2,5% pour le secteur privé qui peine ainsi à prendre du poids dans l’économie du pays. Cette dernière a été soutenue par le vaste programme d’investissements en infrastructures, ainsi que par le secteur immobilier qui profite de conditions de taux toujours aussi accommodantes.
Le rythme de hausse des ventes de logements a explosé de 32% en août à 56% en septembre, et celui des surfaces vendues de 20% à 34%. Face à la flambée de 61% de la valeur des logements vendus à un niveau de 1.200 milliards de yuans (162 milliards d’euros) le mois dernier, la Bourse de Shanghai aurait imposé un coup de frein à ses approbations des émissions d’obligations des sociétés immobilières, selon des sources citées par Bloomberg. Sous l’effet de restrictions imposées récemment par les autorités chinoises sur le secteur, les mises en chantier se sont effondrées de 17,7% sur un an. «L’expansion rapide des mesures de resserrement sur l’immobilier devrait mettre sous pression la croissance du crédit au cours des prochains mois», ajoute SG CIB.
Les 23 villes ayant pris des mesures pour freiner la flambée de l’immobilier se sont aussi engagées à resserrer les conditions de crédit par un renforcement des exigences de remboursements, alors que la PBOC a mis en demeure les principales banques du pays de surveiller de plus près le rythme de hausse des prêts hypothécaires. La croissance des crédits totaux est restée quasi stable à un rythme annuel de 14,8% au troisième trimestre par rapport au deuxième, notamment sous l’effet du secteur immobilier. Les prêts bancaires à moyen et long terme aux ménages, surtout hypothécaires, ont progressé de 574 milliards de yuans en septembre et représentent 47% du total. A 4.720 milliards sur les neuf premiers mois de 2016, ils dépassent de près de 1.000 milliards ceux accordés sur l’ensemble de l’année 2015.
Plus d'articles du même thème
-
La Chine riposte aux Etats-Unis et donne un nouveau coup de massue aux marchés
Les actions européennes plongent de nouveau après que Pékin a dévoilé une série de mesures en réponse aux droits de douane américains. -
La Chine cherche la bonne réponse à la guerre commerciale
Le gouvernement chinois s’est pour l’instant contenté de mots, et défend encore la valeur de sa devise. Pékin s'est aussi rapproché de Séoul et Tokyo. -
Washington applique à ses partenaires commerciaux un calcul simpliste
Les Etats-Unis ont annoncé l’application de droits de douane particulièrement élevés contre la plupart des pays du monde. Présentés comme «réciproques», ces «tariffs» découlent en réalité de l’application d’une formule mathématique basique.
Sujets d'actualité
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions