
Le trading d’actions de PME sort de son sommeil en Europe

Les échanges boursiers de petites et moyennes capitalisations (small et midcaps) sur le Vieux Continent retrouvent de la vigueur grâce, notamment, aux marchés «growth», les nouvelles places d’échanges instituées par la réglementation européenne Mifid 2, dont le principal atout se résume à la faiblesse des coûts liés à la conformité de la cotation. En 2020, le volume total des échanges d’actions de PME sur ces marchés a atteint 163 milliards d’euros, soit une augmentation de 75%, selon l’Autorité européenne des marchés financiers (Esma). «L’activité de trading sur les ‘growth markets’ a connu une croissance exceptionnelle depuis le début de l’année 2019, passant d’une moyenne mensuelle de 2 milliards d’euros en 2019 à 5 milliards d’euros en 2020, sous l’effet à la fois de l’augmentation du nombre de plateformes et du plus grand nombre d’instruments de PME disponibles pour le trading sur ces segments», souligne le régulateur européen. Les plus gros volumes d’échanges sur les PME cotés ont été négociés, l’année dernière, au Royaume-Uni (27 milliards d’euros), en Suède (17 milliards d’euros) et en France (15 milliards d’euros).
Selon Laurent Horville, responsable du trading chez Moneta AM, société de gestion en small et midcaps, les nouveaux acteurs et les places de marché axées sur la technologie, telles que Virtu Financial, Liquidnet et Cboe Europe, qui permettent le mid-point et la négociation de blocs, ont entraîné cette tendance. «Il y a plus de places de négociation disponibles pour les actions de PME, et davantage de sociétés de petite taille ont la capacité d'être présentes sur différents marchés accessibles à tous les types d’investisseurs», explique Laurent Horville. En deux ans, le trader français est ainsi passé de 42 à 90 places de marchés utilisées.
Le financement bancaire reste dominant
Parmi les principaux acteurs des marchés cotés, Euronext s’est employé à consolider ses growth markets. Notamment, l’acquisition de Borsa Italiana, pour 4,3 milliards d’euros, et qui sera finalisée dans les prochains moins, doit renforcer cette offre de places dédiées aux PME, confie Anthony Attia, le responsable mondial des marchés primaires et du post-marché chez Euronext. Cela s’ajoute au programme TechShare, destiné à mieux informer les PME des secteurs technologiques sur les introductions en Bourse, mais aussi à son nouveau système de négociation de blocs d’actions pour les PME.
Toutefois, la part du financement bancaire demeure prédominant chez les PME européennes. Selon l’enquête de la Banque centrale européenne sur l’accès au financement des entreprises dans la zone Euro, la moitié d’entre elles ont eu recours aux prêts bancaires entre avril et septembre 2020, et 49% aux lignes de crédit pour combler leurs déficits de liquidités. Seules quelques-unes envisagent de lever des capitaux via une émission d’actions (10%) ou d’obligations (2%).
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