
Le rééquilibrage du marché pétrolier laisse les investisseurs sceptiques

La pression monte d’un cran pour les pays de l’Opep. Malgré les engagements pris par le cartel, ses membres ont augmenté leur production de pétrole à 32,61 millions de barils par jour (mbj) au cours du mois dernier, après 32,21 mbj en mai. Le Nigeria et la Libye, tous deux membres de l’Opep mais exempts de quotas en raison des troubles géopolitiques affectant leurs industries pétrolières, sont à l’origine de cette hausse de la production. Dans ce contexte, le taux de conformité de l’accord s’est établi en juin à 96%, selon les calculs de Reuters, contre plus de 100% en mai. Alors que le Nigeria et la Libye ont repris leurs extractions, ils auraient été conviés par le cartel à une réunion d’urgence aujourd’hui, selon Dow Jones, avant celle du 24 juillet à Saint-Pétersbourg entre tous les pays participant à l’accord.
Selon le secrétaire général de l’Opep Mohammad Barkindo, le cartel souhaite une «reprise ordonnée» de la production libyenne et nigériane qui ne déstabilise pas le processus délicat de rééquilibrage du marché en soulignant néanmoins que les autres membres du cartel ont la capacité de s’adapter. L’Agence internationale de l'énergie (AIE) a alerté sur la baisse moins rapide que prévu des stocks du fait de la hausse de la production de l’Opep. «Chaque mois, quelque chose vient jeter un doute sur le rythme du processus de rééquilibrage du marché. Cette fois-ci, c’est la très forte reprise de la production de la Libye et du Nigeria et le taux de conformité plus faible de l’Opep face à ses propres engagements», qui est tombé en juin à 78%, alors qu’il était de 95% en mai, indique l’AIE.
L’agence a relevé sa prévision de demande mondiale pour la porter à 1,4 million de barils par jour (+1,5% comparé à son estimation précédente), pour atteindre 98 mbj en 2017, puis à 99,4 mbj en 2018. L’accélération enregistrée au deuxième trimestre a été due à la hausse de la consommation de pétrole en Inde, mais aussi à des hausses surprenantes de la consommation provenant des États-Unis et de l’Allemagne. L’Opep s’est affichée quant à elle moins optimiste sur ses projections de demande mondiale l’an prochain, qui devrait augmenter de 1,26 mbj par rapport à cette année, à 97,65 mbj. Le cours du Brent est remonté en fin de semaine dernière à 48,5 dollars par baril, mais les investisseurs restent pessimistes quant aux perspectives de rééquilibrage du marché.
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