
Valérie Masson-Delmotte : «Le réchauffement climatique actuel est irréversible»
Le rythme du réchauffement planétaire s’accélère. Il dope les événements extrêmes, par exemple les épisodes de pluie et les sécheresses. Ces phénomènes «sapent la progression des rendements agricoles», a rappelé la chercheuse, ou limitent l’aide apportée par les milieux naturels dans la lutte contre le réchauffement. En France, par exemple, la mortalité des arbres a augmenté de 40%, et la capacité de la forêt à capter les émissions de CO2 a baissé.
«Le réchauffement actuel est irréversible», souligne-t-elle, et ses effets – montée du niveau de la mer, salinisation, érosion des côtes sableuses… - vont se faire ressentir à très long terme.
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La COP28 qui s’ouvre aux Emirats arabes unis le 30 novembre y changera-t-elle quelque chose ? «Au moins les conflits d’intérêt sont visibles», glisse Valérie Masson-Delmotte, en estimant qu’un producteur d’hydrocarbures tel que les Emirats «peut-être l’un des rares facilitateurs qui puisse amener une décision plus explicite qu’avant sur les énergies fossiles». A surveiller aussi, les engagements, s’ils se confirment, à tripler les capacités de production renouvelable et à doubler les gains d’efficacité énergétique.
«C’est aussi la première fois dans une COP qu’il y a une journée consacrée à la santé», relève la scientifique. Elle considère qu’«une action résolue pour le climat est un politique de santé publique : améliorer la qualité de l’air, une alimentation plus saine (…) ce sont des politiques de santé publique», dont les gains sont «à peu près égaux aux investissements pour décarboner».
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