
Le plan d’urgence de la France fera déraper les comptes publics

La France va tomber en récession cette année, sous l’effet des mesures de lutte contre l’épidémie de Covid-19. Selon les premières projections dévoilées ce matin par le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, le PIB de la France devrait reculer de 1% en 2020, loin de la croissance de 1,3% prévue par le gouvernement avant l’apparition du virus.
« Il s’agit d’un chiffre de croissance provisoire », a insisté le ministre, une projection nécessaire pour établir le projet de loi de finances rectificative qui sera présenté demain en Conseil des ministres. Ce chiffre « pourrait évoluer », a prévenu Bruno Le Maire.
Par ailleurs, alors que les 45 milliards d’euros du plan d’urgence aux entreprises annoncés ces dernières heures représentent un peu moins de 2 points de PIB, le ministre n’a pas souhaité s’engager sur l’impact sur le déficit budgétaire et la dette publique en 2020. « Nous étudions les conséquences sur le déficit et la dette » mais « tout cela va entraîner une dégradation des finances publiques, au-delà des 100% de PIB, c’est évident », a reconnu Bruno Le Maire.
Selon le ministre, « la priorité est au soutien de l’économie et à la préservation des capacités de redémarrage » des entreprises, une fois que l’épidémie sera jugulée. Depuis ce week-end, de nombreuses entreprises françaises ferment leurs sites de production en France et en Europe.
Sur les 45 milliards d’euros du plan d’aide, 32 milliards d’euros seront consacrés au report des charges sociales et fiscales, déjà en place depuis plusieurs jours. Ces reports pourraient être transformés en annulations pures et simples, au cas par cas, une fois la crise passée.
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