Le pétrole perd une partie de sa prime géopolitique

Le baril de Brent se replie nettement après des frappes israéliennes contre l’Iran jugées relativement mesurées. Les fondamentaux pourraient reprendre le dessus.
PETROL oil-prices-
Le prix du pétrole perd 17% sur un an  -  Image par Eden Moon de Pixabay

Israël frappe l’Iran et le pétrole baisse. La réaction peut sembler contradictoire mais elle est logique car l’attaque de Tsahal est en réalité de nature à éviter l’escalade militaire avec la République islamique.

Après l’envoi de missiles contre l’Etat hébreu le 1er octobre, ce dernier avait promis une riposte et les observateurs avaient craint des frappes contre des infrastructures pétrolières ou nucléaires iraniennes. Susceptibles de perturber l’offre d’or noir et d’entraîner les deux pays dans une surenchère militaire, ces attaques n’ont pas eu lieu.

Samedi, Israël a frappé des sites militaires iraniens. Si la République islamique a indiqué qu’elle apporterait une réponse appropriée à cette attaque, elle l’a aussi jugée «limitée» et a précisé ne pas chercher la guerre.

«La portée ciblée de l’attaque et l’absence d’un signal de représailles immédiates ont amené les marchés à éliminer une partie de la prime de risque géopolitique», ont estimé les analystes de Deutsche Bank dans une note publiée le 28 octobre.

A lire aussi: Les cours du pétrole sont pris entre deux feux

Risque de surproduction

En réaction, le cours du Brent plongeait de plus de 5% lundi en fin de journée, passant de 76 dollars à moins de 72 dollars et revenant proche de ses niveaux de fin septembre. De son côté, le WTI américain perdait 5,2%, à 68 dollars.

Avant les attaques iraniennes contre Israël, la tendance sur le prix du pétrole s’inscrivait clairement à la baisse, certains spécialistes craignant même un repli durablement sous 70 dollars voire une chute vers 60 dollars le baril.

Dans un contexte de ralentissement de la demande et de hausse de l’offre d’or noir en provenance de pays non membres de l’Opep+, la perspective de voir les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole réduire progressivement leurs coupes à partir de décembre fait craindre qu’un surplus de production à partir de début 2025 ne pèse durablement sur les prix.

A ce titre, la prochaine réunion du cartel, prévue le 1er décembre prochain, sera regardée de près par le marché.

A lire aussi: TotalEnergies veut préserver ses actionnaires d’une éventuelle baisse du pétrole

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...