
Le pétrole bénéficie du soutien inopiné du Canada à une réduction de l’offre

Tout comme l’ensemble des matières premières, les cours pétroliers ont progressé hier après l’annonce d’une trêve dans la guerre commerciale sino-américaine, le baril de Brent gagnant 2,84% à 61,15 dollars. L’or noir a en outre bénéficié de l’annonce dimanche par le gouvernement de la province de l’Alberta, au Canada, d’une réduction de la production de brut, alors que la province, principale productrice de pétrole à partir de sables bitumineux, souffre d’un manque de capacités d’exportations qui pèse fortement sur les prix locaux. Les marchés ont par ailleurs été rassurés par la bonne entente affichée par Vladimir Poutine et Mohammed ben Salman durant le G20, et espèrent qu’elle augure d’un accord sur une réduction significative de la production de l’Opep et de ses alliés lors des réunions de jeudi et vendredi.
«La décision canadienne a vraiment surpris le marché, par son ampleur et sa durée», estime Benjamin Louvet, gérant matières premières chez OFI AM. L’Alberta a annoncé une baisse de sa production de 325.000 barils par jour (bpj) dès janvier, ramenée à 95.000 bpj une fois les stocks régionaux retombés à leur niveau moyen. «Cela viendra alléger rapidement la quantité de pétrole disponible sur le marché», ajoute-t-il, même si la décision de l’Opep de réduire ou non sa production et l’ampleur des coupes qui sont attendues restent décisifs pour les prix à court terme.
«Il n’y a pas de décision finale sur les volumes, mais nous le ferons avec l’Arabie saoudite», a répondu le président russe lors du G20 après avoir été interrogé sur sa volonté de continuer à coopérer avec l’Opep pour réduire la production de pétrole brut. Selon Benjamin Louvet, un retour aux niveaux de production fixés par l’accord de fin 2016 devrait permettre de réduire la production de l’Opep et de ses alliés de 800.000 à 1 million de bpj. «Tout ce qui serait supérieur à ce chiffre serait reçu positivement par les marchés, avec la possibilité d’engendrer un déficit de production en 2019».
Une inconnue laisse planer un doute sur l’issue de la réunion de l’Opep. Donald Trump a appelé à maintes reprises l’organisation à ouvrir les vannes pour faire baisser les cours, et l’Arabie saoudite pourrait vouloir le ménager après avoir bénéficié de son soutien suite à l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi début octobre. En l’absence d’annonce, les cours pourraient de nouveau faiblir. Signe de l’incertitude, les fonds ont réduit fortement leurs paris à la baisse comme à la hausse la semaine passée.
Plus d'articles du même thème
-
Le président de BP s’apprête à tirer sa révérence sous la pression d’Elliott
Helge Lund quittera le groupe britannique, vraisemblablement en 2026, dans le cadre d’une transition ordonnée. La recherche d’un successeur est désormais lancée. -
L’Opep et Donald Trump réveillent le spectre d’un pétrole à 60 dollars
Le cours de l’or noir a chuté de plus de 10% en deux jours. Alors que les droits de douane américains risquent de peser sur la demande, le cartel des pays exportateurs a annoncé une hausse surprise de sa production en mai. -
Confronté aux vents contraires du président américain, le pétrole cherche une direction
Le cours de l’or noir réagit peu aux annonces de Donald Trump concernant la Russie, l’Iran et le Venezuela. Les investisseurs doutent de la mise en œuvre effective des menaces alors que des forces de rappel sont de nature à peser sur le prix du Brent.
Sujets d'actualité
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions