
Le marché primaire du crédit restera très actif en 2017

Les perspectives du marché du crédit corporate en euro restent suspendues à l’ampleur de la hausse des rendements d’Etat, et au risque politique en zone euro. Le rendement total offert sur l’année 2016 par le segment de la dette des entreprises euros a atteint 5% sur l’investment grade (IG) et 7,6% sur le high yield (HY).
«L’annonce d’un programme de rachat de dettes corporates par la BCE le 8 mars 2016 puis sa mise en place à partir de juin dernier expliquent cette surperformance des crédits corporates non financiers en euros, avec un resserrement des spreads asset swap parmi les plus forts de tous les actifs en euro», explique Natixis. Les spreads corporates se sont resserrés de 30 pb en moyenne sur 2016 et de 70 pb par rapport à leur plus haut de l’année.
Le contexte de remontée des rendements aux Etats-Unis et ses effets sur ceux de la zone euro, mais aussi les risques entourant les nombreuses échéances électorales en Europe, et le rebond progressif de l’inflation qui devrait permettre aux banques centrales de ralentir leur rythme de rachats d’actifs qui sont attendus par les économistes risquent de peser sur le niveau des spreads.
SG CIB anticipe ainsi une forte hausse des indices iTraxx Main et X-Over de 45 et 380 pb au premier semestre à 120 et 725 pb, puis un recul ensuite. La moitié des investisseurs interrogés par Natixis anticipent des rendements totaux négatifs pour le crédit IG, tandis que seulement 17% espèrent une performance supérieure au seuil de 1% correspondant au portage actuel offert par l’indice iBoxx Non Financier Senior.
L’année 2016 a été marquée par un volume d’émissions record de plus de 280 milliards d’euros sur le segment IG en 2016. Le volume net a même dépassé les 150 milliards d’euros malgré les 46 milliards absorbés par la BCE dans le cadre de son programme CSPP.
Dans un contexte de maintien du QE de la BCE au moins jusqu’à fin 2017, SG CIB table sur un léger recul des émissions IG à environ 260 milliards d’euros l’an prochain du fait d’une légère hausse attendue des rendements d’Etat, ainsi que sur le maintien des volumes enregistrés sur le compartiment HY à environ 50 milliards d’euros. Un tel niveau permettrait de compenser largement les tombées sur les deux segments de respectivement 94 et 20 milliards d’euros, et propulserait ainsi les émissions nettes à près de 200 milliards l’an prochain.
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