
Le marché des obligations d’Etat subit une forte correction

Les tensions sur les rendements d’Etat des pays développés montent d’un cran. L’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis été le catalyseur d’une hausse des rendements des Treasuries qui atteint 45 pb sur la partie 10 ans depuis mercredi dernier, et se décompose en 19 pb pour le taux réel et 26 pb pour la prime inflation, selon les estimations de Natixis. «L’optimisme des marchés vis-à-vis de la croissance provient des projets d’infrastructure qui sont considérables sur le papier, à 1.000 milliards de dollars, et de la perspective de baisses d’impôts avec un taux d’impôt sur les sociétés qui passerait de 35% à 15%. Dans le secteur financier, il s’explique par le souhait de la prochaine administration de démanteler Dodd-Frank qui permettrait de dégager de la ressource pour financer l’économie», explique ainsi Natixis.
La partie courte n’a pas été épargnée avec une hausse des rendements américains de 22 pb depuis mercredi, sur fond de renforcement des perspectives de hausse des taux de la Fed dans un contexte favorable à une accélération de l’inflation. Ce mouvement a entraîné une repentification de la courbe de taux américains d’environ 25 pb sur la partie 2 ans - 10 ans. Ces tensions avaient en outre débuté avant l’élection de Donald Trump et atteignent 70 pb sur le rendement à 10 ans depuis fin septembre, revenu ainsi sur ses plus hauts de l’année, et près de 30 pb sur le 2 ans, qui a ainsi franchi hier le seuil symbolique de 1% pour la première fois en 2016. «La hausse des rendements pourrait bien n’être que le début d’un mouvement de correction plus marqué», alerte Natixis.
Si elle reste pour l’heure contenue, cette correction s’est propagée à la zone euro qui enregistre une hausse identique sur le 10 ans, la partie courte restant protégée par la perspective du maintien de la politique ultra-accommodante de la BCE au moins jusqu’en mars 2017. A l’exception du Portugal, les spreads des pays de la zone euro se sont tous écartés depuis fin septembre face au Bund allemand à 10 ans, lequel traite à 0,31%. Si le spread de l’OAT française et des titres espagnols a augmenté de 20 pb, la perspective du référendum sur la réforme constitutionnelle en Italie le 4 décembre a entraîné une sous-performance des BTP italiens de 50 pb face au Bund. Depuis son plancher de mi-août, le taux 10 ans italien s’est écarté de 115 pb à 2,18%, au plus haut depuis mi-2015.
Plus d'articles du même thème
-
Le risque de surenchère tarifaire tétanise les marchés
La riposte de la Chine aux tarifs douaniers réciproques de Donald Trump a exacerbé le risque d'escalade et de récession, plongeant les marchés financiers encore davantage dans la tourmente. Wall Street accuse sa pire chute depuis la crise Covid. L'Europe efface ses gains de 2025. Les investisseurs fuient vers les emprunts d'Etat. -
Les gérants de crédit continuent de s’ajuster à la nouvelle donne
Les panélistes de L’Agefi sont de plus en plus prudents face au risque d’écartement des spreads, toujours serrés, en cas de fort ralentissement de la croissance suite au choc des tarifs douaniers. -
EXCLUSIF
Les gestionnaires de taux contiennent leur panique
Les prévisionnistes de L’Agefi tendent à ajouter une baisse de taux à six mois tout en diminuant leurs prévisions pour les taux longs aux Etats-Unis et en augmentant celles sur la zone euro.
Sujets d'actualité
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions -
Contre-espionnage
Fuites sur Israël: Macron a débusqué la taupe au gouvernement
Le président de la République est persuadé d'avoir trouvé la ministre à l'origine de la fuite de ses propos sur Israël