
Le gouvernement crée une «boîte à outils» pour promouvoir l’investissement durable

Le slogan «go green or perish» écrit sur le mur est clair pour le secteur financier, au moment où le président français, Emmanuel Macron, et le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, dévoilent les mesures prises pour encourager l’investissement responsable et contrer les préoccupations de greenwashing.
S’adressant hier aux participants à la conférence PRI In Person 2019 par le biais d’un enregistrement vidéo, Emmanuel Macron a martelé que «la transition vers une économie durable et à faible émission de carbone nécessite des investissements financiers importants. Les acteurs financiers qui restent à l’écart de ce mouvement vert finiront par disparaître.»
Fidèle à la position d’Emmanuel Macron, Bruno Le Maire a souligné que le gouvernement avait construit une boîte à outils avec des dispositifs politiques concrets pour développer une finance responsable, allant au-delà des «paroles et des vœux pieux». La première étape concerne des objectifs communs clairs. Par exemple, en juillet dernier, les institutions financières françaises se sont engagées à abandonner le charbon à partir de 2020.
Résumant d’autres outils politiques, Bruno Le Maire a rappelé que «le reporting ESG [environnemental, social et de gouvernance, NDLR] des grandes entreprises, publiques et privées, est en vigueur depuis 2001. Sans une information adéquate de la part des entreprises, les investisseurs ne seront pas en mesure de répartir les investissements en fonction des critères ESG. Depuis 2015, nous disposons également d’un cadre ambitieux en matière de risque climatique et d’information pour les investisseurs institutionnels et les gestionnaires d’actifs. A la suite de la recommandation du PRI, ce cadre sera amélioré cette année grâce au projet de loi sur la transition énergétique, actuellement à l’étude au Parlement.»
Encourager l’épargne responsable
Les obligations vertes souveraines françaises, lancées en 2017, ont atteint un encours de 19 milliards d’euros, canalisés vers la constitution d’une classe d’actifs et de portefeuilles verts. «Nous avons aussi créé des produits d’épargne responsable, avec trois labels principaux : l’investissement ESG, l’investissement vert et l’investissement socialement inclusif. Cela permettra à tout citoyen d’investir dans des produits d’épargne dédiés à l’épargne responsable, poussant les entreprises à s’engager davantage», a insisté le ministre, ajoutant que les autorités françaises de supervision sont chargées de suivre la mise en œuvre de ces outils chez les acteurs financiers.
Bruno Le Maire a souligné qu’une telle «boîte à outils» est nécessaire aux niveaux européen et mondial. Soulignant la nécessité d’«aller plus loin», il a ajouté que la France travaillait à la création d’une norme européenne sur les obligations vertes pour contrer les «préoccupations en matière d’écoblanchiment».
«Au niveau européen, la France soutient pleinement le plan d’action de la Commission européenne sur la finance durable et fera pression pour que le Green New Deal soit mis en œuvre dès que possible. Nous travaillons intensivement sur la proposition de taxonomie, qui vise à classer les activités économiques durables. Nous ferons également pression en faveur d’un cadre européen de reporting social et environnemental pour les grandes entreprises. Une amélioration substantielle de la qualité et de la comparabilité des données non financières au niveau international est essentielle», a déclaré Bruno Le Maire.
Plus d'articles du même thème
-
La chute se poursuit sur des marchés paniqués par la guerre commerciale
Les Bourses européennes ont ouvert dans le rouge vif lundi après le plongeon des marchés asiatiques. Les taux continuent également à reculer. -
Le monde devient inassurable et le capitalisme va s'effondrer, alerte un dirigeant d'Allianz
Dans un post LinkedIn, Günther Thallinger, membre du comité de direction d'Allianz, s'alarme du réchauffement climatique rendant inopérant l'assurance, base du système financier. -
Les cours de Bourse des gestionnaires d'actifs ne sont pas épargnés par la bataille des tarifs douaniers
L'Agefi a calculé et compilé les variations de cours enregistrées par les gestionnaires d'actifs cotés en Bourse sur les séances du 3 et 4 avril 2025 après les annonces américaines sur les droits de douane.
Sujets d'actualité
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions