
Le FMI évite les sujets qui fâchent

Changement de ton au FMI. Le communiqué final publié à l’occasion de l’assemblée de printemps du Fonds monétaire international s’abstient de mentionner le mot « protectionnisme ». En octobre dernier, l’instance politique du FMI affirmait pourtant encore explicitement que le cette notion faisait peser une menace sur la croissance mondiale. Il lui préfère désormais le terme plus vague de « repli économique ».
L’institution de Bretton Woods a donc cédé à la pression des Etats-Unis et de l’administration Trump, comme le G20 Finance le mois dernier à Baden-Baden. Agustin Carstens, le gouverneur de la Banque du Mexique et président du comité monétaire et financier international (IMFC), l’instance politique du FMI, s’est voulu conciliant. «Le mot protectionniste est ambigu. Il n’y pas de pays qui n’ait pas de restriction au commerce. Mais tout le monde est d’accord pour dire que nous avons besoin d’un commerce libre et équitable», a déclaré le banquier central lors d’une conférence de presse.
Minimiser les frictions avec l’administration Trump
Les dirigeants internationaux ont d’ailleurs continué vendredi de minimiser les frictions avec l’administration Trump au sujet des devises et du commerce, tout en reconnaissant que nombre de projets du président américain restaient peu clairs. « Presque tout le monde a souligné l’importance de marchés ouverts et d’un libre accès aux marchés », a déclaré le gouverneur de la Bundesbank, Jens Weidmann, à l’issue de réunions avec les ministres des finances du G20, et notamment le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin. « C'était le consensus », a-t-il ajouté.
Plus largement, les sujets qui fâchent, comme la valeur du yuan ou l’énorme excédent commercial allemand, semblent avoir été évitées. Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a déclaré vendredi qu’aucun de ces deux sujets n’avait été discuté à Washington.
Le président Donald Trump a paru se concentrer vendredi sur les affaires intérieures, en annonçant la présentation prochaine de sa réforme fiscale, et un réexamen de mesures de régulation financière. La première pourrait intervenir « dans les prochains jours », peut-être cette semaine, s’est borné à indiquer Steven Mnuchin. La seconde est subordonnée à la présentation, en juin, d’un rapport de l’administration.
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