
Le duel Emmanuel Macron-Marine Le Pen devrait soulager les marchés

Une reconfiguration de la scène politique française semble avoir commencé avec la qualification d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen pour le second tour de l’élection présidentielle. Au premier tour, ils ont remporté hier respectivement 23,9% et 21,4% des voix, selon des résultats encore partiels qui portaient sur 93% des bulletins dépouillés. C’est la première fois qu’aucun des deux grands partis qui ont dominé la vie électorale depuis plus de 50 ans, Les Républicains (LR) et le Parti socialiste, ne peut concourir au second tour. Leurs chefs de file respectifs, François Fillon et Benoît Hamon, ont fait partie des nombreuses personnalités politiques ayant appelé à soutenir l’ex-ministre de l’Economie pour contrer l’arrivée au pouvoir du Front national.
Les sondages donnant désormais Emmanuel Macron vainqueur de la présidentielle avec au moins 62% des suffrages, «il semble très probable que les scenarios négatifs, déjà intégrés par les marchés ces dernières semaines, s’amenuisent d’ici au second tour», jugeait hier soir Tim Graf, directeur de la stratégie Macro chez State Street Global Markets EMEA. Pour Bruno Colmant, chef économiste chez Degroof Petercam, «l’effet de soulagement sur les marchés devrait se traduire par une baisse de 0,20 à 0,30 point de base du spread entre la France et l’Allemagne».
De son côté, «l’euro bénéficiera de la perception d’un recul du risque d'éclatement de la zone euro», avance Paul Lambert, responsable de la gestion devises d’Insight Investment Management. L’euro a gagné jusqu'à 2% à près de 1,094 dollar dans les premiers échanges en Asie, au plus haut depuis le 10 novembre. La monnaie unique a par ailleurs atteint un plus haut de cinq semaines contre la devise nippone, à 120,905 yens.
Le candidat du mouvement En Marche ! a souligné qu’il voulait «dès à présent construire une majorité de gouvernement et de transformation nouvelle» et «relancer la construction européenne». En dépit de l’aléa lié aux élections législatives de juin, la perception d’un moindre risque politique aura un impact vraisemblablement positif sur les marchés actions à court terme. «Cela ne veut pas dire que nous verrons les actions monter sur toute la séance (de lundi), mais il y aura une hausse à l’ouverture», pronostique Philippe Waechter, chef économiste de Natixis Asset Management.
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