
Le débat sur une hausse des taux de la Fed s’intensifie aux Etats-Unis

Le débat sur une éventuelle hausse des taux dès septembre aux Etats-Unis s’est intensifié, mardi, après une série de statistiques contradictoires.
Le département du travail a révélé que les prix à la consommation sont restés inchangés en juillet dans le contexte d’une baisse du prix de l’essence pour la première fois en cinq mois. Pour sa part, l’inflation sous-jacente a eu tendance à ralentir le mois passé.
Le département du Travail a fait état d’une stabilité de l’indice CPI le mois dernier, après deux mois de hausse de 0,2%. Sur un an, les prix à la consommation ont augmenté de 0,8% après +1% en juin. Hors énergie et produits alimentaires, ses composantes les plus volatiles, l’inflation ressort à 0,1% par rapport à juin, après +0,2% sur chacun des trois mois précédents. En rythme annuel, l’inflation a cru de 2,2% après +2,3% en juin.
Venant après la publication, le 12 août, de ventes au détail pour juillet inférieures aux attentes, le ralentissement de l’inflation annoncé ce mardi pourrait conduire certains investisseurs à revoir en baisse leurs anticipations d'évolution des taux directeurs cette année.
A contrario, William Dudley, le président de l’antenne régionale de la banque centrale américaine à New York, a estimé « possible » un resserrement du loyer de l’argent dès septembre. Lors d’une interview à la chaîne de télévision Fox Business Network, il a souligné que le marché du travail est en train de se tendre et les preuves d’une hausse des salaires se multiplient.
La Fed s’est fixé un objectif d’inflation de 2% et utilise comme référence un indice inchangé à 1,6% depuis mars. A ce stade, les investisseurs estiment la probabilité d’une hausse de taux à seulement 12% lors de sa réunion des 20 et 21 septembre et à 38% en décembre, après l'élection présidentielle du 8 novembre aux Etats-Unis, selon le baromètre FedWatch de CME Group.
Mais selon William Dudley «nous nous rapprochons du moment où il sera approprié, selon moi, de relever de nouveau les taux d’intérêt», a-t-il affirmé, avant d’ajouter : «je crois possible» une hausse des taux à l’issue de la réunion de politique monétaire de septembre. «Nous devrons étudier l'évolution des indicateurs», a-t-il poursuivi.
Deux statistiques ont accrédité les propos de William Dudley, mardi.
D’une part les mises en chantier ont augmenté de manière inattendue en juillet aux Etats-Unis (+2,1% à 1,2 millions d’unités en rythme annualisé) en raison d’une progression généralisée de l’activité du secteur de la construction, a annoncé, le département du Commerce.
Cette hausse, un pic depuis février, conforte le scénario d’un rebond de la construction résidentielle après la contraction du deuxième trimestre. Les permis de construire ont pour leur part reculé de 0,1% en juillet à 1,15 million en rythme annualisé.
D’autre part la production industrielle aux Etats-Unis a été plus dynamique que prévu en juillet avec une progression de 0,7%, selon la Réserve fédérale. La production manufacturière, en particulier, a augmenté de 0,5%, sa plus forte hausse depuis un an. Le rebond de la production industrielle en juin, de 0,4%, a été moins vigoureux que ne le donnait à penser la première estimation, de 0,6%.
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