
Le coronavirus gèle le marché primaire de la dette en euro

Le coronavirus a eu raison de l’euphorie du marché primaire corporate euro. Les craintes grandissantes sur la croissance mondiale ont provoqué une brusque hausse de la volatilité sur les marchés ces derniers jours et des primes de risque sur les obligations. Un environnement peu propice aux émissions obligataires.
Les indices de crédit high yield se sont de nouveau écartés (comme ils l’avaient fait au moment de l’annonce des premiers cas de coronavirus en Chine). Le spread de l’indice Bloomberg Barclays Euro High Yield augmente de près de 30 points de base (pb) à 332 pb. Le spread de l’investment grade reste en revanche quasi stable, en hausse de 3 pb, à 92 pb.
Résultat, une seule émission depuis jeudi dernier sur le segment corporate, celle de Paccar. Le constructeur américain de camions a placé 300 millions d’euros d’obligations à 3 ans, son émission inaugurale sur ce marché. La demande a dépassé deux fois l’offre, avec une forte réduction du spread à l’émission à 27 pb au-dessus des midswaps.
Hier, sur le segment des financières,l’émission de dette subordonnée AT1 d’ING n’a pas rencontré le même accueil puisque la banque néerlandaise a été contrainte de revoir en hausse le spread de 25 pb proposé à l’émission.
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