
Le budget britannique s’apprête à composer avec le Brexit

Pour la première fois depuis le vote des Britanniques en faveur d’une sortie de l’Union européenne, le gouvernement britannique va intégrer dans son budget et ses prévisions jusqu’en 2020 les conséquences attendues du Brexit à l’occasion de son point d’étape (Autumn statement) mercredi, à mi-chemin de l’année budgétaire qui se clôt à la fin mars. Le budget devra ainsi composer avec des revenus fiscaux moins importants qu’attendu cette année et avec le ralentissement de la croissance ces prochaines années. Le Royaume-Uni risque ainsi de revoir son endettement à la hausse, Goldman Sachs projetant jusqu’à 105 milliards de livres (122 milliards d’euros) d’émissions de gilts supplémentaires sur 4 ans.
Le ministre des Finances, Philip Hammond, a déjà annoncé qu’il abandonnerait les engagements budgétaires de son prédécesseur : arriver à un surplus budgétaire d’ici 2019-2020 et abaisser le ratio de la dette publique sur le PIB chaque année. «Il faudra établir un nouveau cadre budgétaire avec de nouvelles règles qui fixent de nouvelles références pour le marché», a-t-il déclaré le mois dernier. «L’objectif sera toujours de revenir à l’équilibre budgétaire dans un laps de temps raisonnable, mais d’une manière qui reflète les pressions et les défis à court terme et nous laisse des marges de manœuvre pour supporter l’économie.»
Il ne devrait toutefois pas annoncer de plan de relance budgétaire massif, l’Office for Budget Responsability (OBR) devant mettre à jour dans le même temps ses projections sur les finances publiques, y incorporant le ralentissement de la croissance et le rebond de l’inflation liés au Brexit. Compte tenu de revenus fiscaux moins importants que prévu jusqu’à présent cette année, les économistes attendent en moyenne un déficit revu en hausse de 15 milliards de livres cette année, à environ 3,5% du PIB. Sur quatre ans, les projections vont d’une hausse du déficit cumulé de 62 milliards de livres pour l’Institute for Fiscal Studies (IFS) à 105 milliards pour Goldman Sachs.
Etant donné que «la résilience des données économiques post-référendum réduit la nécessité d’assouplir la politique budgétaire», note Goldman Sachs, Philip Hammond devrait cibler ses investissements sur certains projets d’infrastructures. La plupart des économistes s’attendent ainsi à un programme de 20 milliards de livres sur quatre années, ce qui laisserait des marges de manœuvre budgétaires en cas de choc décalé sur l’activité.
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