
Le Brexit entame une semaine décisive

Un mois après un premier vote avorté, les députés britanniques sont appelés à se prononcer demain sur l’accord de retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne, négocié ces derniers mois par le gouvernement de Theresa May. Un échec est quasiment assuré, les médias britanniques décomptant près de deux fois plus de députés opposés à l’accord que de soutien. La Première ministre espère encore convaincre certains députés grâce à des «assurances» apportées par Bruxelles sur le «filet de sécurité» en Irlande du Nord, point d’achoppement pour de nombreux députés eurosceptiques. Une porte-parole du gouvernement a laissé entendre que de telles assurances devraient être annoncées «peu avant le vote», mais il est loin d’être certain qu’elles suffiront à convaincre suffisamment de parlementaires.
En cas de surprise demain et de vote favorable du Parlement à l’accord de retrait, la livre sera amenée à remonter, la perspective d’un Brexit sans accord étant définitivement écartée. En revanche, la dynamique du sterling à l’issue d’un vote négatif, pourtant attendu, est tout aussi incertaine que les prochaines étapes. Les marchés pourraient donc choisir d’attendre de voir la situation se décanter. La volatilité implicite est ainsi bien plus faible à quelques jours du vote que le mois dernier, «ce qui signifie que le marché s’attend moins à un mouvement brusque à l’issue du vote», souligne Nomura. Les marchés ne seront pas les seuls à attendre des clarifications. Bruxelles compte obtenir des informations sur la suite du processus d’ici mercredi matin, a indiqué une source européenne à l’AFP.
Theresa May devra présenter au plus tard le lundi suivant un «plan B» au Parlement. Entre-temps, un vote de confiance a de fortes chances d’être déposé par l’opposition travailliste et d’échouer à rassembler une majorité. Une extension de la période de négociation au-delà du 29 mars, qui représenterait un premier report du Brexit, est également envisageable, même si la porte-parole de la Première ministre en a rejeté l’idée vendredi.
Un Brexit sans accord apparaît quant à lui moins probable, le Parlement ayant obtenu d’avoir son mot à dire face à cette éventualité, et compte tenu des sensibilités des députés, une révocation unilatérale du Brexit serait alors plus probable. «Mais quiconque tente de prédire ce que sera le résultat du Brexit se fait des illusions», juge Sarah Hewin, économiste en chef chez Standard Chartered pour l’Europe.
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