
Le Bond Connect chinois devrait avoir une portée symbolique

Le lancement officiel hier du China - Hong Kong Bond Connect facilitant l’accès au marché obligataire onshore pour les investisseurs étrangers intervient dans une période de retour au calme sur le marché monétaire chinois. Ce canal symbolique, initialement limité aux investissements allant de Hong-Kong vers la Chine, constitue une nouvelle étape vers la libéralisation du marché obligataire chinois abritant pour le moment moins de 2% d’investisseurs étrangers et ouvre ainsi la voie à des entrées de capitaux. Les achats nets étrangers d’obligations chinoises onshore ont atteint 116 milliards de dollars au total entre 2011 et 2015, avant de devenir négatifs de 43 milliards sur l’année entre avril 2015 et mars 2016 et de se reprendre ensuite sur le restant de l’année dernière, à hauteur de 45 milliards.
Si 278 millions d’euros de titres ont été échangés hier en moins de 30 minutes de cotation sur le Bond connect, il s’agit d’une goutte d’eau comparé à l’encours total du marché obligataire estimé à plus de 10.000 milliards de dollars. «Les investisseurs étrangers ont pu investir en obligations chinoises grâce aux différents programmes, les entrées de capitaux par le Bond Connect seront faibles face à la taille du marché, et son attrait auprès des particuliers sera bien moins fort que pour les actions. Comme le programme Stock Connect s’est montré incapable de réajuster l’équilibre des risques pour le yuan, le Bond connect ne devrait pas avoir plus de succès en 2018», estime SG CIB. Le fait que les achats et les ventes de blocs d’obligations soient interdits devrait en outre freiner la participation des gros investisseurs.
Si le mois de juin est traditionnellement source de tensions sur le marché interbancaire chinois avec la clôture des comptes des banques du pays, il aura au contraire été cette année synonyme d’accalmie. Le taux repo moyen pondéré n’a progressé que de 5 pb au cours du mois dernier à 2,89%, sa hausse la plus faible pour un mois de juin depuis 2006. Le taux Shibor 7 jours a même légèrement reculé à 2,9% fin juin, et évite ainsi les tensions enregistrées en juin 2011, 2012 et surtout 2013. «Les investisseurs étrangers devraient s’intéresser en priorité aux obligations d'État, par rapport à celles des sociétés d'État (SOE) et aux obligations d’entreprises, compte tenu des valorisations, de la liquidité et du fait qu’il s’agisse encore d’un marché naissant», estime Claudia Calich, responsable de la dette émergente chez M&G.
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