L’activité en France tombe à un plus bas de neuf mois

L’indice PMI composite a reculé à 47,3 en octobre, enregistrant sa plus forte baisse sur un mois depuis janvier dernier alors que les économistes anticipaient un léger redressement.
France drapeau français
L'indice des services de la France s'est particulièrement dégradé en octobre  - 

L’activité du secteur privé français s’est contractée pour un deuxième mois consécutif en octobre, accusant son plus fort recul depuis janvier, selon les données préliminaires publiées jeudi par S&P Global et Hamburg Commercial Bank (HCOB).

L’indice PMI composite de la France a reculé à 47,3 en octobre, son niveau le plus faible depuis neuf mois, après être ressorti à 48,6 le mois précédent. Les économistes interrogés par Dow Jones Newswires s’attendaient à un léger redressement de l’indice, à 49.

Un chiffre supérieur à 50 indique une expansion de l’activité par rapport au mois précédent, tandis qu’un chiffre inférieur à 50 reflète une contraction.

L’indice PMI du secteur des services s’est replié à 48,3 en octobre, son plus bas niveau depuis sept mois, après 49,6 en septembre. L’indice du secteur manufacturier a quant à lui reculé à 44,5 en octobre, son niveau le plus bas depuis deux mois, après 44,6 en septembre.

Les économistes interrogés par Dow Jones Newswires tablaient sur un indice des services à 49,8 et sur un indice manufacturier à 45 en octobre.

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Incertitude politique

«Confrontée aux mêmes difficultés que celles qui ont entravé sa reprise aux cours des derniers mois, l'économie française reste engluée dans la contraction en début de quatrième trimestre», commente Tariq Kamal Chaudhry, économiste à HCOB.

Celui-ci souligne que malgré les élections anticipées organisées au début de l'été, l’incertitude continue de peser sur les perspectives économiques.

«Le premier ministre, Michel Barnier, ne dispose que d’une faible majorité politique, et les difficultés à faire adopter la loi de finances pour 2025 ainsi que l’absence de stratégie précise pour infléchir la dette et rétablir les finances publiques, nécessaire à un rebond de la confiance des entreprises, contribuent à affaiblir les perspectives d’activité», explique l'économiste.

Il ajoute que le modèle HCOB de prévision immédiate ne suggère à ce jour qu’une croissance modeste du produit intérieur brut (PIB) français au quatrième trimestre.

«Les pressions se font ainsi de plus en plus fortes sur le gouvernement français afin d’adopter urgemment les mesures indispensables pour stabiliser l'économie et remédier aux déséquilibres budgétaires», souligne-t-il.

L’indice du climat des affaires publié par l’Insee s’est aussi légèrement détérioré en octobre, après deux mois consécutifs d’amélioration, passant de 97,9 à 97,3 entre septembre et octobre, depuis un an désormais inférieur à sa moyenne de long terme (100). «Cela résulte d’une baisse importante du climat dans l’industrie, pas tout à fait compensée par l’amélioration dans le secteur des services». L’indicateur manufacturier est en effet tombé de 99,1 en septembre à 92,4 en octobre, au plus bas depuis novembre 2020, bien en-deçà des prévisions de 98. L’indicateur des services est lui remonté de 99,2 à 100,8.

«Dans l’ensemble, ces données offrent une image inquiétante des perspectives économiques pour la France, a commenté Charlotte de Montpellier, économiste senior chez ING. Elles annoncent une nette baisse du rythme de la croissance au quatrième trimestre, et surtout que l’économie française risque de rester faible au cours de la première moitié de 2025.» Vu les problèmes économiques et politiques qui inquiètent les chefs d’entreprises, les perspectives mondiales et la politique budgétaire «beaucoup plus restrictive», elle estime «trop optimiste» la prévision de croissance de 1,1% du gouvernement en 2025.

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