
La politique zéro Covid étouffe l’économie chinoise

Les restrictions sanitaires et la crise immobilière pèsent sur la croissance chinoise, alerte la Banque mondiale dans un rapport sur les perspectives de croissance des pays de l’Asie-Pacifique, publié mardi. Si l’organisation anticipe une croissance de 3,2% en 2022 pour la région (7,2% en 2021), soit deux points de pourcentage de moins que les projections réalisées en avril, l’économie chinoise ne devrait progresser que de 2,8% l’an prochain, contre 8,1% en 2021. La Banque mondiale anticipait une croissance de 4 à 5% en avril. Ce serait la première fois, depuis 1990, que la Chine afficherait une croissance inférieure au reste de la région.
Politique sanitaire
Si la plupart des économies du sud-est asiatique ont profité de la levée des restrictions sanitaires, qui a permis de relancer les exportations et la consommation domestique, la Chine s’est en effet enfoncée dans la politique zéro Covid. Les confinements et les contraintes sur les déplacements ont pesé sur la consommation domestique. Les entreprises, elles, ont dû composer avec les ruptures de chaînes logistiques, les fermetures d’usines et les restrictions mises en place sur la consommation d’électricité. Selon les données du Bureau national des statistiques (BNS) publiées mardi, les bénéfices industriels ont chuté de 2,1% au cours des huit premiers mois de 2022 par rapport à l’année précédente. Etonnamment, la production du secteur industriel a affiché en août une bonne résistance, progressant de 4,2% d’une année sur l’autre. Le secteur manufacturier a été plus touché, affichant une contraction de ses bénéfices de 13,4% depuis le début de l’année. Enfin, les exportations n’ont augmenté que de 3,9%, le rythme le plus lent depuis juin 2020.
La Banque mondiale évoque aussi l’autre problème « structurel » de la Chine, la crise du secteur immobilier qui pèse directement et indirectement 30% du PIB chinois. Les mesures prises jusqu’à présent « ont ralenti la baisse des prix de l’immobilier sans relancer l’investissement résidentiel », constate l’institution de Washington. Elle préconise d’accorder davantage de liquidité aux constructeurs, tout en mettant en place des garanties financières pour assurer la bonne fin des projets immobiliers. A moyen terme, des efforts continus pour réduire la dette et un meilleur encadrement des revenus fiscaux des gouvernements locaux, très dépendants des promoteurs immobiliers, seront nécessaires.
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