
La Fed prépare les esprits à quatre possibles hausses de taux en 2018

La décision de la Fed a été conforme aux attentes. A l’issue de la réunion de son comité de politique monétaire (FOMC), elle a relevé hier soir les taux des Fed funds d’un quart de point dans une fourchette de 1,5% à 1,75%. Cette décision a été prise à l’unanimité des huit membres votants. «Les perspectives économiques se sont renforcées ces derniers mois», a observé l’institution. Le nouveau président Jerome Powell a déclaré que la Fed s’en tenait à une politique de rehaussement progressif des taux d’intérêt, tout en restant vigilante sur l’inflation.
Par rapport à la réunion de décembre du FOMC, davantage de responsables de la Fed estiment cependant qu’il faudra relever les taux à quatre reprises au moins cette année, si l'économie américaine continue de se comporter conformément à leurs prévisions. Sur les quinze membres du FOMC, sept sont favorables à quatre relèvements en 2018, alors qu’ils n'étaient que quatre sur seize en décembre.
Pour 2019, la plupart des membres du FOMC pensent que les taux devront être relevés à trois reprises au moins. En décembre, ils estimaient que seulement deux hausses seraient nécessaires. A l’horizon 2020, les responsables de la Fed penchent pour deux hausses des taux, ce qui les porterait dans une fourchette de 3,25% à 3,5%.
«De manière surprenante, la Fed a choisi de hausser son taux neutre à long terme sans attendre d’accumuler plus de données concernant les prévisions d’inflation. Il sera intéressant d’observer si les prévisions d’inflation seront intégrées par le marché de manière plus agressive que ce que suppose la Fed», commente Sophia Ferguson, spécialisée dans la gestion active sur les produits de taux et les devises chez State Street Global Advisors.
Jerome Powell a indiqué qu’il envisageait de tenir des conférences de presse à un rythme plus fréquent qu’une fois par trimestre lors des décisions de politique monétaire, en précisant qu’il voulait s’assurer que personne n’interprétera cette initiative potentielle «comme un quelconque signal relatif à la trajectoire de la politique monétaire».
La Bourse de New York a clôturé en léger repli (-0,2% pour l’indice S&P 500) suite à ces annonces. Sur le marché obligataire, le rendement des Treasuries à 10 ans était stable, à 2,88%, tandis que le dollar a subi sa plus forte perte depuis près de deux mois face à un panier de devises de référence.
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