
La FDJ pourrait devoir plus d’un milliard d’euros à l’Etat, l’action chute

L’opérateur de jeux d’argent La Française des Jeux (FDJ) perd 7% vendredi peu avant 13h30, à 30,7 euros, accusant la plus forte baisse du SBF 120.
La valeur est pénalisée par Citi, qui a abaissé sa recommandation sur la valeur de deux crans, de «acheter» à «vendre», avec un objectif de cours ramené de 52 euros à 31 euros. La banque redoute une décision négative de la Commission européenne sur l’attribution par l’Etat de droits exclusifs à la société.
Dans le cadre de sa privatisation, FDJ a versé en 2020 une soulte de 380 millions d’euros à l’Etat Français afin de conserver ses droits exclusifs sur la loterie physique et en ligne, ainsi que sur les paris sportifs en point de vente pendant une période de 25 ans. La société détenait auparavant ces droits, qui représentent environ 95% de ses mises, pour une durée illimitée.
Plus d’un milliard d’euros
La Commission européenne a ouvert en juillet 2021 une enquête pour savoir si cette mesure ne procurait pas un avantage économique indu à la société. Bruxelles a ensuite envoyé en décembre une lettre à la France dans laquelle elle estimait provisoirement que la rémunération de 380 millions d’euros «sembl[ait] substantiellement inférieure à un prix qui pourrait être considéré comme un prix de marché». «Aussi, un avantage au profit de la FDJ semble être présent à ce stade», ajoutait la Commission.
Citi estime que, in fine, FDJ pourrait être amené à payer un complément de prix de 1,06 milliard d’euros. «En tenant compte de l’impact des coûts d’intérêts supplémentaires capitalisés [...] cela équivaut à un impact négatif total de 1.490 millions d’euros, soit 360 millions d’euros de plus que ce que le marché estime actuellement», poursuit la banque américaine dans une note publiée avant l’ouverture du marché.
La Commission européenne n’a pas fourni de calendrier pour sa décision finale.
Contacté par l’agence Agefi-Dow Jones, FDJ n’a pas fait de commentaire sur la note de Citi. «L’enquête de la Commission n’emporte aucune décision à ce stade de la procédure. Elle permet à l’Etat et à FDJ de faire valoir leurs arguments auprès de la Commission», a toutefois indiqué la société dans un courriel. «Nous apporterons ainsi, aux côtés de l’Etat, aux autorités européennes tous les éléments nécessaires démontrant que les droits européen et national ont été respectés», a-t-elle également assuré.
Plus d'articles du même thème
-
La chute se poursuit sur des marchés paniqués par la guerre commerciale
Les Bourses européennes ont ouvert dans le rouge vif lundi après le plongeon des marchés asiatiques. Les taux continuent également à reculer. -
Les cours de Bourse des gestionnaires d'actifs ne sont pas épargnés par la bataille des tarifs douaniers
L'Agefi a calculé et compilé les variations de cours enregistrées par les gestionnaires d'actifs cotés en Bourse sur les séances du 3 et 4 avril 2025 après les annonces américaines sur les droits de douane. -
Le risque de surenchère tarifaire tétanise les marchés
La riposte de la Chine aux tarifs douaniers réciproques de Donald Trump a exacerbé le risque d'escalade et de récession, plongeant les marchés financiers encore davantage dans la tourmente. Wall Street accuse sa pire chute depuis la crise Covid. L'Europe efface ses gains de 2025. Les investisseurs fuient vers les emprunts d'Etat.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions