La dette néerlandaise reste insensible au risque politique

Les élections de demain ne devraient pas mener à un gouvernement populiste aux Pays-Bas. Mais le score de l’eurosceptique Geert Wilders pourrait surprendre.
Bastien Bouchaud
Mark Rutte Premier ministre Pays-Bas Netherlands
Mark Rutte, l’actuel premier ministre des Pays-Bas.  -  Photo European Union EP

Récemment distancé dans les sondages d’opinion par le VVD du Premier ministre Mark Rutte, le Parti de la liberté (PVV) de Geert Wilders pourrait encore rebondir à la faveur des tensions entre la Turquie et les autorités néerlandaises. Quel que soit son résultat, le PVV ne serait toutefois pas en mesure de constituer un gouvernement, les autres partis ayant écarté la possibilité de construire une coalition avec lui.

Les marchés n’ont d’ailleurs pas pénalisé la dette souveraine hollandaise comme la dette française, le spread avec le Bund ayant atteint au maximum 35 points de base début février pour retomber depuis à 25 pb. Le scrutin néerlandais apparaît ainsi comme un ballon d’essai avant l'élection présidentielle française en avril et en mai, et une surperformance du PVV risque de raviver les inquiétudes des investisseurs internationaux sur la France.

A l’inverse, «si Wilders arrive deuxième du scrutin comme l’indiquent aujourd’hui les sondages, le rally de l’euro pourrait s’accentuer», notaient hier les stratégistes de SG CIB. Ces mêmes investisseurs pourraient alors revoir en baisse leurs probabilités de succès de Marine Le Pen, même s’il est difficile d'établir des relations de cause à effet entre les vies politiques française et néerlandaise.

«L’immigration et l’intégration, ainsi que la relation des Pays-Bas avec la Turquie, deviennent soudainement des sujets proéminents», observe Joop van Holsteijn, professeur à l’université de Leyde, qui estime que cela pourrait bénéficier à Geert Wilders. Le gouvernement turc s’est réuni hier soir pour discuter de potentielles sanctions économiques et politiques contre les Pays-Bas, après que La Haye a interdit au ministre turc des Affaires étrangères d’atterrir sur son sol. Un sondage réalisé ce week-end indique toutefois que 86% des électeurs néerlandais soutiennent la position du gouvernement face à Ankara.

D’après une moyenne des derniers sondages réalisée par Reuters, le VVD du Premier ministre obtiendrait 16,2% des voix, devant le PVV de Geert Wilders avec 13,4%. Les chrétiens-démocrates (CDA), les centristes de D6 et les verts peuvent également tous prétendre à des scores significatifs, d’autant que les électeurs se disent encore en majorité incertains de leur choix. Compte tenu de la fragmentation électorale, une coalition pourrait compter entre quatre et cinq partis et prendre plusieurs mois à se construire.

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