
La dette européenne continue d’attirer les investisseurs

Après le succès de l’émission réalisée par la Grèce hier, le Trésor italien a adjugé aujourd’hui un montant total de 5,25 milliards d’euros d’obligations d’Etat à 5 et à 10 ans de maturités respectives octobre 2023 et décembre 2028, grâce à un appétit toujours élevé de la part des investisseurs. La couverture de l’abondement sur les deux lignes de titres concernées est ainsi restée stable autour de 1,30 par rapport aux dernières adjudications italiennes. Hier, les investisseurs avaient été frustrés de n’être servis par la Grèce qu’à hauteur de 2,5 milliards d’euros à l’issue de sa syndication d’obligations 5 ans, alors qu’ils avaient formulé des offres totales supérieures à 10 milliards.
Malgré cet afflux sur le marché primaire de la dette souveraine des pays de la zone euro, les obligations grecques et italiennes ont continué d’être à la fête au cours la séance, avec une détente supplémentaire respective de leurs rendements 10 ans de 5 et de 3,5 points de base (pb). Le rendement italien est même repassé en-dessous du seuil des 2,6% pour la première fois depuis le mois de juillet dernier, avec un niveau de spread contre le Bund allemand qui s’est resserré de 30 pb au cours des trois dernières semaines pour revenir à 240 pb, son plus bas niveau depuis septembre. Le rendement et le spread grec à 10 ans ont quant à eux chuté d’environ 50 pb depuis début janvier, à 3,89% et à 370 pb.
Ce mouvement de resserrement des spreads alimenté par les rumeurs d’un lancement de nouvelles opérations TLTRO par la BCE depuis plusieurs semaines sur fond de risques croissants pesant sur l’activité en zone euro, a également bénéficié, dans une moindre mesure, aux obligations espagnoles et portugaises, mais également aux OAT françaises.
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