
La demande s’annonce forte pour la première TLTRO 2
Après les rachats d’obligations non financières débutés au début du mois, la première opération des TLTRO 2 (targeted longer-term refinancing operation) doit être lancée cette semaine. La mesure était apparue comme l’une des plus intéressantes, parmi celles dévoilées lors de la réunion de mars de la Banque centrale européenne (BCE). Elle vise deux objectifs : soutenir la croissance du crédit à l’économie dans la zone euro et amortir le coût du taux de dépôt négatif pour les banques. Les établissements de crédit pourront emprunter jusqu’à 30% du stock de prêts octroyés aux entreprises et ménages (hors crédits immobilier) au 31 janvier 2016 à un taux maximal équivalent au taux de refinancement, soit 0% aujourd’hui, et pouvant aller au minimum jusqu’au taux de dépôt de -0,40%.
Le taux maximal reste inférieur à celui en vigueur lors des premières TLTRO, ce qui permet à la BCE de pouvoir compter sur un appétit minimum des banques. Pour obtenir le taux minimal, les banques devront augmenter leur stock de prêts de 2,5% sur la période allant du 1er février 2016 au 31 janvier 2018. «C’est d’autant plus intéressant que les banques ont l’option de refinancer leurs emprunts TLTRO 1 lors de cette opération», explique Patrick Jacq, stratégiste fixed income chez BNP Paribas.
La BCE a annoncé le 10 juin compter sur 368 milliards d’euros de remboursements anticipés sur les premières opérations TLTRO 1. Le montant total emprunté devrait donc atteindre les 400 milliards d’euros lors de la première opération TLTRO 2. «Les liquidités créées en net seront beaucoup moins élevées, avec déjà plus de 800 milliards d’euros de liquidités excédentaires en zone euro. L’effet sur les taux courts sera faible, prévient l’analyste. Mais cela devrait permettre aux banques d’améliorer leur ratio de liquidité à long terme, avec des conditions plus avantageuses que des covered bonds (obligations sécurisées) aux maturités équivalentes.»
Les banques devront soumettre leurs demandes la veille du référendum britannique sur le Brexit, «ce qui pourrait soutenir la demande de précaution pour refinancer des dettes arrivant à maturité, d’autant plus à la lumière de la volatilité des derniers jours», souligne UniCredit. La BCE insiste pour que le montant finalement alloué, publié vendredi, ne serve pas de mesure à l’efficacité du dispositif, qui devra être jaugée à l’aune de «l’amélioration des conditions de financement des emprunteurs finaux dans l’économie réelle».
Plus d'articles du même thème
-
EXCLUSIF
Les gestionnaires de taux contiennent leur panique
Les prévisionnistes de L’Agefi tendent à ajouter une baisse de taux à six mois tout en diminuant leurs prévisions pour les taux longs aux Etats-Unis et en augmentant celles sur la zone euro. -
La Banque d’Australie passe un tour
Malgré une inflation en forte baisse, la banque centrale australienne reste prudente, en raison d’un marché de l’emploi vigoureux et d’une situation internationale incertaine. -
«La Fed devrait poursuivre ses baisses de taux jusqu’à 3,75% en fin d’année»
Warin Buntrock, directeur adjoint des gestions chez BFT IM
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions