La dégringolade du cobalt met à mal les courtiers en matières premières

Le cours du métal a fondu de moitié en un an, engendrant une perte de 350 millions de dollars pour Glencore, fournisseur de 30% de l’offre mondiale.
Bertrand de Meyer
LME lance de nouveaux contrats à terme sur le cobalt et le molybdène
LME lance de nouveaux contrats à terme sur le cobalt et le molybdène  - 

Glencore, entreprise anglo-suisse spécialisée dans l’extraction et le courtage de matières premières, a annoncé mercredi faire face à une perte avant impôt de 350 millions de dollars dans ses activités liées au cobalt. La perte est liée à la dépréciation du stock de métal à son bilan. Celle-ci s’explique par la dégringolade du cobalt, utilisé notamment pour la production de batterie lithium-ion dans l’industrie des véhicules électriques, qui voit les prix à la tonne divisés par deux. Ainsi, si la tonne de ce métal coûtait 69 dollars le 31 juillet 2018, elle est tombée hier à 25,584 dollars sur le marché londonien.

«En 5 ans, les tonnages consommés ont augmenté de 30% soit 30.000 tonnes. L’essentiel de cette augmentation a été porté par le secteur des batteries rechargeables. Cette part de marché ne cesse de croître», souligne une note de Minéral Info, le portail français des ressources minérales non énergétiques. Néanmoins, Benoît Hélin, analyste-gérant matières premières chez SMA Gestion, relativise la taille du marché et explique les conséquences sur les prix : «le cobalt reste un très petit marché en tonnage et en terme de débouchés, bien que prometteurs. Aussi, avec peu d’acteurs et un effet de mode prononcé, nous avons observé la création d’une bulle en 2017-2018. Les prix correspondaient alors à des anticipations de déficits d’offre colossaux, qui ne sont tout simplement pas encore d’actualité.»

Le marché est depuis rentré «dans une période de déstockage» expliquée notamment par le ralentissement chinois, premier marché de voitures électriques, qui fait plonger la demande. «Pour l’instant, la visibilité manque à court et moyen terme. Les constructeurs automobiles font plutôt preuve de prudence. A plus long terme, on peut penser que la demande soit au rendez-vous bien que les taux de pénétration des voitures électriques, estimés à plus de 40% en 2040, restent très optimistes.»

Si les conséquences sont à relativiser pour le courtier anglo-suisse qui devrait réussir à conserver sa guidance, sa production de cobalt devrait tout de même diminuer. Glencore assurant 30% de l’offre mondiale, cette baisse de l’offre devrait faire remonter les prix. L’entreprise fait aussi face à des litiges juridiques avec la République démocratique du Congo, où se trouvent ses mines.

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