
La Commission européenne propose un embargo sur le pétrole russe

La Commission européenne (CE) a proposé mercredi un embargo total sur le pétrole russe, ainsi que l’exclusion de nouvelles banques russes (surtout Sberbank et potentiellement Credit Bank of Moscow et Russian Agricultural Bank) du réseau interbancaire Swift et l’interdiction de diffusion de médias russes en Europe, dans le cadre d’un sixième train de sanctions contre la Russie en raison de l’offensive militaire lancée il y a plus de deux mois en Ukraine.
Cette proposition doit encore être validée par les 27 Etats membres, ce qui ne semblait pas évident mercredi matin malgré les déclarations de la présidente de l’exécutif européen, Ursula von der Leyen, au Parlement européen. «Nous cesserons progressivement l’approvisionnement en pétrole brut dans un délai de six mois et celui en produits raffinés d’ici à la fin de l’année, a-t-elle annoncé. Il s’agira d’un embargo total sur l’ensemble du pétrole russe, livré par voie maritime ou via des oléoducs, brut ou raffiné. Ça ne sera pas facile car certains Etats membres sont fortement dépendants du pétrole russe. Mais nous nous devons de le faire.»
Réunion de l’Opep jeudi
Alors que des diplomates européens avaient suggéré lundi que des dérogations à cet embargo pourraient être envisagées pour la Hongrie et la Slovaquie, des pays très dépendants du pétrole russe, sous la forme d’une exemption ou d’une plus longue période de transition (jusqu’à fin 2023), cette éventualité n’a pas été évoquée par la présidente de la Commission dans son discours.
Un porte-parole du gouvernement hongrois a par la suite souligné dans un courriel transmis mercredi à Reuters que la proposition de l’exécutif bruxellois n’offrait aucune garantie pour la sécurité énergétique de la Hongrie. Le ministre tchèque de l’Industrie et du Commerce, Jozef Sikela, a aussi regretté qu’il manque un mécanisme visant à répartir les contraintes consécutives à cet embargo dans la proposition de la CE, notamment en termes de répartition équitable des volumes manquants ou d’achats groupés.
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) a sorti mercredi son rapport indiquant que l’excédent de l’offre pétrolière devrait augmenter en raison du ralentissement de la demande, pour se monter à 1,9 million de barils/jour (mbj) en 2022, soit 600.000 barils de plus que dans la précédente prévision, alors que la demande augmentera de 3,67 mbj cette année, soit 480.000 barils de moins que dans la précédente prévision…
Malgré cette menace de ralentissement brandie par l’Opep+ qui teindra sa réunion mensuelle jeudi, les cours du pétrole gagnaient 4,1% mercredi, à 109,3 dollars/baril pour le contrat 1 mois sur le Brent européen, et 106,80 dollars/baril pour celui sur le brut WTI américain.
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