
La bombe à retardement des retraites menace les Etats

Les engagements des Etats vis-à-vis des retraites futures sont rarement facilement accessibles et comparables entre eux, et n’apparaissent pas au passif de leur bilan. Dans une étude publiée ce mois-ci, les économistes de Citi proposent des estimations de ces engagements de long terme pour quelques Etats. Leur conclusion: «les engagements éventuels moyens des systèmes de retraite publics s’élèvent à environ 190% du PIB». En comparaison les dettes publiques pour ces mêmes pays représentent en moyenne 109% du PIB.
Tous les pays ne sont pas logés à la même enseigne: les pays européens disposant de systèmes publics importants sont les plus menacés, avec des engagements qui dépassent 300% du PIB en France, en Allemagne et au Royaume-Uni. A l’opposé, les Etats-Unis qui disposent d’une sécurité sociale minimale ne sont engagés qu’à hauteur d’un peu plus de 100% de leur PIB.
A noter que ces estimations, portant sur des périodes de plusieurs décennies, sont très sensibles aux hypothèses utilisées. Le taux d’actualisation des obligations de retraites a par exemple été fixé à 3% (5% pour le Royaume-Uni), ce qui peut paraître conservateur par rapport à une moyenne historique mais pourrait être surévalué dans un environnement de taux bas sur de longues périodes. Dans le cas du Portugal par exemple, une diminution de ce taux de 100 pb augmenterait les engagements de retraite d’environ 15%.
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