
La BoE déploie ses rachats de dette corporate

La BoE a débuté la semaine dernière ses rachats d’obligations d’entreprises libellées en livre sterling dans le cadre du lancement de son programme CBPS. Les achats d’obligations en devise britannique notées en catégorie investment grade (IG) interviennent ainsi exclusivement sur le marché secondaire les mardis, mercredis et vendredis de chaque semaine avec comme objectif un montant cumulé de 10 milliards de livres étalé sur 18 mois. Les obligations des sociétés britanniques GlaxoSmithKline, BAE Systems, Marks & Spencer, ainsi que celles de Veolia Environnement auraient ainsi été les premières à bénéficier du soutien de la Banque d’Angleterre par l’intermédiaire de ses opérations d’adjudications inversées réalisées la semaine dernière, si l’on en croit les sources citées par Bloomberg.
Les détails sur le volume du programme de rachats seront publiés officiellement pour la première fois jeudi par la BoE dans le cadre d’un rapport hebdomadaire. Il sera ensuite suivi par un résumé mensuel du programme CBPS à partir du 3 novembre. Bien que le programme soit concentré sur le marché secondaire, les nouvelles émissions en ont déjà bénéficié. Alors que Vodafone avait émis 800 millions de livres d’obligations de maturité 2049 en concédant un coupon de 3,375% et un spread de 190 pb au-dessus du taux de référence quelques jours avant l’annonce du CBPS, la société britannique est revenue seulement une semaine plus tard sur le marché primaire en sterling en allongeant la maturité des titres émis de 7 ans tout en concédant un coupon et un niveau de spreads inférieurs, de respectivement 3% et 168 pb.
Sur le marché secondaire, les spreads des obligations corporates en livres se sont également détendus, l’indice iBoxx corporate senior ayant reculé de 20 pb depuis début août à 172 pb, malgré un léger écartement en septembre. Le rendement moyen sur l’IG en livre est passé d’un niveau de 2,46% début août à 2,18%, selon Bank of America ML. «Les spreads devraient continuer de se détendre même si la surperformance des titres en livres par rapport à ceux en euros ne devrait pas se poursuivre compte tenu de la différence de taille des programmes de la BoE et de la BCE et de l’incertitude entourant l’impact du Brexit sur l’économie britannique», estime ING. Le rythme moyen de rachats de titres en euro par la BCE dans le cadre de son PSPP dépasse 2 milliards d’euros par semaine.
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