
La BCE va évaluer l’impact des taux négatifs sur les banques

La Banque centrale européenne va évaluer la nécessité de réduire ou non l’impact des taux d’intérêt négatifs sur les banques de la zone euro, a annoncé en début d’après-midi, Mario Draghi, le président de la BCE, après la réunion du conseil des gouverneurs qui a maintenu inchangée la politique monétaire.
Les banques européennes se plaignent depuis plusieurs mois de l’effet sur leurs résultats des taux d’intérêt négatifs, en vigueur depuis près de cinq ans dans la zone euro. « Nous allons étudier si la préservation des effets favorables des taux d’intérêt négatifs pour l'économie requiert d’atténuer leurs effets secondaires possibles, s’il y en a, sur l’intermédiation bancaire », a déclaré Mario Draghi.
Le président de la BCE a toutefois estimé qu’il est encore trop tôt pour envisager d’instaurer un taux de dépôts à paliers (tiering), mesure évoquée ces dernières semaines et qui existe déjà dans plusieurs pays, dont la Suisse. Ces paliers permettraient aux banques de ne payer des intérêts que sur les dépôts dépassant un certain seuil.
Dans le même temps, Mario Draghi a relancé son appel à une concentration du secteur bancaire européen, signifiant ainsi de fait que certains problèmes des banques étaient de leur propre fait. « Le système bancaire en Europe est surpeuplé » et « une consolidation est nécessaire », a-t-il insisté.
Par ailleurs, la BCE fournira des précisions sur ses troisièmes opérations ciblées de refinancement à long terme (TLTRO 3) à l’issue d’une de ses prochaines réunions. Ces opérations doivent avoir lieu entre septembre 2019 et mars 2021.
La BCE a laissé son principal taux de refinancement à 0% et son taux de rémunération des dépôts à -0,40%, soit les niveaux auquels ils se trouvent depuis mars 2016. Confirmant les indications prospectives fournies le mois dernier, elle a également indiqué que « les taux d’intérêt directeurs de la BCE resteront à leurs niveaux actuels au moins jusqu'à la fin de 2019 ».
La BCE a également répété qu’elle comptait réinvestir la totalité du produit des obligations arrivant à échéance, acquises dans le cadre de son programme d’achats d’actifs, pendant une période prolongée après sa première hausse des taux d’intérêt. La BCE a mis fin en décembre 2018 à ses achats nets d’actifs.
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