
La BCE dévoile la répartition de ses achats d’urgence

La Banque centrale européenne (BCE) a publié mardi la répartition de ses programmes d’achats. Concernant son programme «normal» appelé APP, qui a été porté le 12 mars de 20 à 36 milliards d’euros mensuels jusqu’à fin décembre, il se montait à fin mai à 2.743 milliards, dont 2.218 milliards pour la partie dettes publiques (PSPP), 281 milliards pour la partie obligations sécurisées (CBPP), 212 milliards pour la partie dettes d’entreprises (CSPP) et 30,9 milliards pour la partie titrisations (ABSPP).
Concernant le PSPP(hors dettes supranationales), les dettes de l’Allemagne y pèsent 26% (pour 26,4% selon les clés de capital de la BCE sur la zone euro), devant celles de la France (22% au lieu de 20,4%) et celles de l’Italie (19,1% au lieu de 17%) puis de l’Espagne (13,3% au lieu de 11,9%).
Mais la grande nouveauté tenait dans la première publication d’une répartition concernant le programme d’achats d’urgence (PEPP) lancé le 19 mars, pour 750 milliards d’euros au total jusqu’à décembre, avant une probable extension dès ce jeudi. En deux mois, la BCE a racheté 234,6 milliards de dettes (118,8 + 115,8), dont 186,6 milliards de dettes publiques, 35,4 milliards de créances d’entreprises à court terme, 10,6 milliards d’obligations d’entreprises, et 2 milliards de covered bonds.
Et comme prévu avec ce plan lancé pour éviter la fragmentation du marché de dettes souveraines en zone euro, la BCE s’écarte encore davantage des clés de répartition par capital, dont elle a cependant fait un principe directeur du PEPP mais non obligatoire : les dettes de l’Allemagne y pèsent 27,1% du total, devant celles de l’Italie (21,6%), de la France (13,7%) et de l’Espagne (13%). Une bonne raison pour étendre le PEPP en taille et dans le temps, par exemple jusqu’en septembre 2021 au lieu de décembre, ce qui pourrait lui permettre commencer à réinvestir les dettes arrivées à échéance pour converger à nouveau vers les clés de capital. Sachant que le fait d’avoir racheté essentiellement des maturités courtes sur les dettes allemandes - et étonnamment très peu pour la France - pourrait permettre à la BCE de mieux piloter ces réinvestissements.
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