
La BCE confirme son intention de recourir à l’arme TLTRO

Le prochain lancement de nouvelles opérations TLTRO par la Banque centrale européenne (BCE) ne semble plus laisser aucun doute. Benoît Coeuré, membre du directoire de la BCE, et cité comme le successeur possible de Mario Draghi à sa tête, a confirmé que le projet est actuellement en discussion et que sa mise en place est possible. Pour sonder son impact potentiel, il suffit de constater la réaction des marchés vendredi après cette déclaration, qui a profité aux rendements des pays périphériques, et notamment italiens, redevenus stables sur la partie 10 ans après s’être tendus d’environ 8 pb en début de séance. A ce resserrement des spreads s’est ajouté le recul de l’euro, repassé sous le seuil de 1,13 face au dollar, malgré le discours récent également très accommodant de la Fed.
Le remboursement des 380 milliards d’euros de TLTRO 2 au mois de juin 2020 aura un impact négatif mécanique sur le bilan de la BCE, pouvant conduire à un durcissement des conditions monétaires non souhaité. «Utiliser le dernier système ‘full allotment’ à taux fixe serait trop accommodant, et enverrait le signal que les taux ne seront pas relevés pendant deux ans. Un système ‘full allotment’ à taux variable sur les nouveaux TLTRO apporterait aux banques un répit concernant leur ratio de financement stable net NSFR, en évitant ce biais trop accommodant», estime Citigroup. Malgré la stabilisation des crédits au secteur privé en zone euro autour de 3,3% en rythme annuel, ménages et entreprises montrent une moindre appétence, et les banques ne prévoient plus d’assouplir leurs conditions d’octroi début 2019.
Pour justifier son discours, Benoît Coeuré a cité le ralentissement plus fort que prévu de l’activité dans la zone euro, ainsi que le fléchissement de la trajectoire d’inflation. S’il faudra patienter jusqu’au 7 mars pour découvrir les nouvelles prévisions de la BCE, celles-ci sont attendues en baisse, ce qui repousserait davantage les anticipations de la première hausse de taux directeur, que le marché n’attend plus avant mars 2020. Dans ce contexte, la première estimation demain de l’indice PMI en zone euro sera suivie avec attention pour sonder une éventuelle reprise de l’activité. «La forte détérioration des perspectives de croissance et la chute des anticipations d’inflation devraient inciter la BCE à retarder sa normalisation, et à envisager sérieusement de reprendre ses rachats de titres assez vite», estimait Fitch vendredi.
Plus d'articles du même thème
-
EXCLUSIF
Les gestionnaires de taux contiennent leur panique
Les prévisionnistes de L’Agefi tendent à ajouter une baisse de taux à six mois tout en diminuant leurs prévisions pour les taux longs aux Etats-Unis et en augmentant celles sur la zone euro. -
La désinflation se poursuit en zone euro
La diminution de la hausse des prix dans les services et une convergence plus générale entre les pays apparaissent comme un nouvel encouragement en faveur d’une septième baisse des taux de la Banque centrale européenne en avril. -
«La Fed devrait poursuivre ses baisses de taux jusqu’à 3,75% en fin d’année»
Warin Buntrock, directeur adjoint des gestions chez BFT IM
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions