
La Banque de France abaisse sa prévision de croissance à 2,3% pour 2022

La Banque de France (BdF) a nettement abaissé jeudi ses prévisions de croissance pour la France en 2022 et 2023, en raison de l’accélération de l’inflation, qui devrait atteindre 5,6% en moyenne cette année avant de refluer. L’institution a estimé que le conflit en Ukraine devrait retrancher au total environ deux points de produit intérieur brut (PIB) à la France sur la période allant de 2022 à 2024.
Pour l’année en cours, la BdF anticipe une progression du PIB de la France de 2,3%, contre 3,4%, dans ses précédentes prévisions publiées en mars. La croissance sera «affectée par le niveau actuel de l’inflation qui pèse sur le pouvoir d’achat, et par la détérioration de la conjoncture économique internationale ainsi que par le contexte géopolitique très incertain», explique la BdF. Selon ses projections, l’inflation, mesurée par l’indice des prix à la consommation harmonisée (IPCH) s’établira à 5,6% en moyenne annuelle pour 2022. En mars, la BdF tablait encore sur une inflation limitée à 3,7% cette année.
A titre de comparaison, en mai dernier l’IPCH s’était inscrit en hausse de 5,8% sur un an, selon l’Insee. Ce chiffre ne constituerait pas un pic, la BdF s’attendant à ce que l’inflation dépasse 6% au cours des prochains mois.
Une inflation inférieure à 2% en 2024
Pour 2023, la BdF anticipe à présent une croissance de 1,2%, contre 2% en mars, et une inflation à 3,4%, contre 1,9% auparavant. Les prévisions pour 2024 n’ont été que légèrement modifiées par l’institution. La croissance est ainsi attendue à 1,7% et l’inflation à 1,9%, contre respectivement 1,4% et 1,7% auparavant. «En 2024, une fois passés les chocs sur les prix de l’énergie et de l’alimentation à l’origine de l’inflation importée, l’activité retrouverait un rythme plus allant», juge la BdF.
L’institution prévoit par ailleurs une légère remontée du taux de chômage. Après 7,4% en 2022, ce taux s'élèvera en moyenne annuelle à 7,7% en 2023 puis à 7,9% en 2024.
En plus de ces prévisions, la BdF a établi un scénario «défavorable» dont elle estime la probabilité plus faible et qui est construit sur «une série de chocs», comme des tensions supplémentaires sur les prix de l’énergie. Dans ce cadre, le PIB de la France progresserait de 1,5% avant de reculer de 1,3% en 2023 puis de renouer avec la croissance, avec +1,3% en 2024. L’inflation, elle, s’établirait à 6,1% en 2022 puis 7% en 2023 avant de refluer à +0,7% en 2024.
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