
La Banque d’Angleterre opte pour le statu quo monétaire

La Banque d’Angleterre a annoncé hier, conformément aux attentes, le maintien de son taux directeur à 0,75 %, une décision votée à l’unanimité par les neuf membres du comité de politique monétaire (MPC). «En d’autres temps, une progression du PIB à son rythme le plus rapide depuis deux ans ( + 0,7 % entre juin et août) et une augmentation des salaires à leur rythme le plus rapide depuis 10 ans (+3,1%), auraient sans doute encourager quelques membres du MPC à soutenir un relèvement des taux», signale Christian Jaccarini, économiste au sein du cabinet d’analyse CEBR.
«Cependant, en l’absence de signaux probants sur l’aboutissement d’un accord sur le Brexit, il est compréhensible que le comité regarde au-delà du flux de données positives», ajoute-t-il.
Dans l’hypothèse où le Brexit se ferait dans la douceur, la BoE anticipe une croissance de l’économie britannique de l’ordre de 1,75 % par an en moyenne sur la période de prévision. Sur le court terme, la banque centrale a légèrement revu à la baisse ses prévisions de croissance de l’activité, à +1,3 % pour cette année et +1,7 % pour 2019, soit 0,1 point de moins que ses prévisions du mois d’août.
L’influence de la politique monétaire a des limites
En cas de soft Brexit, le rythme de relèvement des taux serait «graduel» mais il pourrait atteindre 1,5 % au cours des trois prochaines années de façon à garder l’inflation sous contrôle, indique la banque centrale britannique.
En revanche, les options dans le cas d’une absence d’accord restent ouvertes. «Dans la mesure où la nature de l’accord de retrait n’est pas connue à l’heure actuelle et que son impact sur l’équilibre entre l’offre la demande et les taux de change ne peut pas être déterminé à l’avance, la réponse de la politique monétaire ne sera pas automatique et pourra aller dans n’importe quelle direction», a déclaré lors d’une conférence de presse Mark Carney, gouverneur de la BoE. «En cas d’absence d’accord et de période de transition - ce qui reste improbable - il existe des scénarios qui pourraient exiger un resserrement de la politique monétaire», a précisé le gouverneur.
Il a cependant mis en garde sur les limites de l’influence de la politique monétaire dans le cas d’un Brexit désordonné. «La politique monétaire ne peut pas grand-chose pour compenser les gros chocs négatifs sur l’offre, ce qui arrive relativement rarement dans les économies développées», a-t-il signalé.
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