
JPMorgan envisage de sortir de sa joint-venture chinoise

JPMorgan pourrait dire au revoir, temporairement, au courtage en Chine. La banque américaine a confirmé hier être en négociations avec son partenaire local First Capital pour la reprise de sa participation de 33% dans leur coentreprise. «La Chine est un marché clé pour la société au niveau mondial et pour beaucoup de nos clients hors de Chine», a déclaré la banque dans un communiqué. «JPMorgan croit aux perspectives de long terme de la Chine et reste entièrement engagée envers notre franchise chinoise.» D’après des sources proches du dossier citées par Bloomberg, l’opération viserait à obtenir plus de contrôle avec un autre partenaire.
«Disposer d’une participation minoritaire dans une coentreprise en Chine n’est plus attractif car leur rôle est plutôt passif et leur implication est limitée», explique Wong Chi Man, analyste chez China Galaxy Securities à Hong-Kong. «Je ne serai pas surpris si d’autres sociétés étrangères suivent leur exemple.»
Dans le courtage, les sociétés étrangères sont contraintes à une participation maximum de 49% au sein de coentreprises, et celles-ci doivent restreindre leur activité au marché primaire et au conseil en fusions-acquisitions. Deutsche Bank, Citi ou Credit Suisse sont engagées dans des coentreprises similaires, mais aucune de ces sociétés, établies au cours des dix dernières années, n’est parvenue à faire de l’ombre aux sociétés chinoises. UBS Securities, la plus importante d’entre elles, s’est classée à la 95e place sur 125 sociétés de courtage en 2015 avec un bénéfice de 296 millions de yuans (40 millions d’euros) d’après le classement établi par la Securities Association of China, quand JPMorgan First Capital terminait à la 120e place. Sur les six premiers mois de l’année, la société commune a affiché un bénéfice net de 52 millions de yuans, contre une perte de 23 millions sur la même période en 2015.
«La décision de JPMorgan me paraît sensée car les banques étrangères disposent de bien plus d’options qu’auparavant, estime Wong Chi Man. Elles peuvent aller dans différentes zones franches comme celles de Shanghai et de Qianhai si leur participation ne leur convient plus.»
JPMorgan envisagerait d’établir une autre coentreprise dans la zone franche de Shanghai, où de nouvelles régulations actuellement en cours de finalisation doivent permettre aux banques étrangères d’obtenir plus de contrôle sur leurs coentreprises.
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