GameStop coûte cher à Robinhood

Le courtier a dû faire appel à ses actionnaires pour consolider ses finances, mises à mal par l’envolée des transactions. L’affaire lui vaut aussi une class action.
La rédaction
Gamestop, une chaîne de magasins de jeux vidéo et de matériel électronique (maison mère de Micromania)
Le courtier a bloqué momentanément sur sa plateforme les transactions sur GameStop, suscitant la colère de ses clients.  -  Bloomberg.

Robinhood a perdu de sa popularité auprès des boursicoteurs américains. La décision du courtier d’interdire, temporairement, les transactions sur GameStop, a provoqué la colère de nombreux investisseurs particuliers. Et, comme de coutume aux Etats-Unis, les avocats se sont rapidement engouffrés dans la brèche. Une première class action contre Robinhood a été lancée en fin de semaine dernière.

Les avocats à l’origine de la plainte en nom collectif accusent Robinhood de ne pas avoir respecté le contrat qui les lie à leurs clients. En ne les prévenant pas qu’il pouvait bloquer la négociation sur certaines actions «au hasard», «Robinhood a sciemment désavantagé ses clients par rapport aux clients qui utilisaient d’autres applications de trading», indique la plainte.

Le courtier autorise de nouveau depuis vendredi les achats de ces titres mais de manière limitée. L’action GameStop peut être acquise par un investisseur mais à raison de cinq actions au maximum.

Il est aussi reproché à la plateforme de ne pas avoir informé ses clients de ses propres incitations financières à interdire les transactions sur certains titres. Selon les plaignants, le courtier aurait été incité à couper les transactions notamment en raison de ses liens avec Citadel. Ce hedge fund, qui a dû renflouer son confrère Melvin Capital mis à mal par le short squeeze sur GameStop, est aussi l’un des premiers clients de Robinhood.

Robinhood a lui-même souffert financièrement de cet événement de marché. En raison du décalage entre le moment où les investisseurs prennent une position sur des actions et celui où leurs fonds sont effectivement échangés contre ces titres, les courtiers doivent maintenir des dépôts en réserve auprès de chambres de compensation. En période de risque ou de forte volatilité, ces dernières exigent des courtiers qu’ils augmentent les montants déposés pour se protéger de pertes éventuelles.

Robinhood a ainsi dû faire appel en urgence à ses actionnaires la semaine dernière pour consolider ses finances. Il a obtenu 1 milliard de dollars de fonds supplémentaires et a également activé des lignes de crédit auprès de ses banques, JPMorgan et Goldman Sachs principalement.

Cette agitation tombe mal pour Robinhood. Le groupe prévoit de s’introduire en Bourse cette année alors que des critiques avaient déjà été soulevées ces derniers mois sur son modèle de rémunération.

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