
Frédéric Oudéa récuse au Sénat les soupçons liés aux «Panama papers»

Frédéric Oudéa, le directeur général de la Société Générale, a réfuté ce matin devant une commission du Sénat les accusations selon lesquelles sa banque aurait facilité des cas de fraude fiscale à travers le montage de sociétés offshore. « Laisser penser que le groupe Société Générale serait au coeur de l'évasion fiscale est une information erronée et injustifiée », a déclaré Frédéric Oudéa devant les sénateurs.
Suite aux révélations des « Panama papers » , la Société Générale reconnaît l’existence de sociétés offshore structurées avec le cabinet panaméen Mossack Fonseca pour certains de ses clients mais insiste sur la « transparence fiscale » de ces montages. Au 30 mars 2016, 66 sociétés sont encore actives, dont 6 immatriculées au Panama pour le compte de 9 résidents français, assure Frédéric Oudéa. S’y ajoutent 9 autres sociétés offshore montées au Panama avec un autre cabinet, notamment pour un client français. « Il n’y a eu aucune ouverture de société patrimoniale offshore immatriculée au Panama par l’intermédiaire de Mossack Fonseca depuis 2012 à l’exception d’une société qui a été fermée trois mois après sa création », a ajouté le dirigeant.Le Monde avait décompté 1.005 sociétés offshore créées par Mossack Fonseca pour des clients de la banque, depuis les années 1970.
Alors que la banque privée représente seulement « 3% » des 25 milliards d’euros de revenus annuels du groupe, les services fiduciaires (d’aide à la création de sociétés offshore) pèsent seulement « 2 millions d’euros », assure Frédéric Oudéa. Le dirigeant a également insisté sur le recentrage des activités de banque privée en Europe ces dernières années et sur le renforcement des équipes de contrôle interne du groupe, « doublées » entre 2010 et 2016.
Des sénateurs de gauche et écologistes réclament des poursuites judiciaires pour « faux témoignage » contre Frédéric Oudéa, l’accusant d’avoir menti en 2012 devant une commission d’enquête en assurant que sa banque avait fermé ses implantations dans les paradis fiscaux. Ce matin, le président de cette commission d’enquête, Philippe Dominati (LR), a déclaré qu’il ne voyait « rien qui puisse amener le bureau du Sénat à poursuivre, sur cette déclaration, monsieur Oudéa ».
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