
Emmanuel Macron rassure, la BCE monte la pression

Très suivi mais sans surprise, le débat télévisé d’entre deux tours de l’élection présidentielle n’a permis à aucun des candidats de porter un coup fatal : le statu quo bénéficie a priori à Emmanuel Macron, qui était en avance sur Marine Le Pen dans les sondages, et a ainsi rassuré les investisseurs qui s’inquiétaient du risque politique.
Sur les marchés actions, le CAC 40 gagnait 1,4% jeudi à 16h50, contre seulement 0,5% pour l’Euro Stoxx 600, 1,1% pour le DAX, 0,25% pour le FTSE 100 et le MIB.
L’euro-dollar s’est également renforcé jusqu'à 1,092 au lieu de 1,082, avec un possible éloignement des risques eurosceptiques, tandis que le spread OAT-Bund à 10 ans a diminué de 48 à 46 points de base (pb), à la fois sur une baisse des risques liés aux dépenses publiques non financées de la candidate d’extrême droite et sur la hausse des taux anticipée par les marchés.
Hausses de taux
En parallèle des débats politiques en France, les gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) ont en effet continué à durcir le ton sur la politique monétaire. Le banquier central belge Pierre Wunsch a déclaré que les taux directeurs pourraient être relevés au-dessus de 0% avant la fin de l’année, la banque devant déployer une politique restrictive pour maîtriser la flambée des prix.
Ajoutant au sentiment d’urgence et aux appels du gouverneur allemand Joachim Nagel, ses homologues letton et portugais Martins Kazaks et Luis de Guindos ont déclaré mercredi et jeudi qu’une première hausse des taux en juillet était possible. Le second s’est déclaré favorable à l’arrêt des achats d’actifs (APP) annoncé fin juin, quand le premier a été plus clair sur la nécessité de remonter les taux, tout en indiquant que la conjoncture économique est désormais plus près du scénario adverse que du scénario «central» présenté en mars. Ce scénario adverse ne permettrait probablement plus, du fait du ralentissement de croissance induit, de respecter la «forward guidance» d’une inflation à 2% à moyen terme (2024).
Dans ce contexte, les marchés de swaps, qui valorisaient déjà plus de deux hausses de 25 pb pour cette année avec un total de 62 pb, en anticipent désormais près de trois avec 70 pb de plus pour le taux de dépôt (-0,50% actuellement). Et les marchés ont continué à vendre le Bund, dont le taux a frôlé 0,95% jeudi matin - comme mardi pour un niveau plus atteint depuis 2014 – avant de revenir vers 0,93%. Le taux de l’OAT a un peu suivi ce mouvement à la hausse, mais moins vite vers 1,39%.
Plus d'articles du même thème
-
EXCLUSIF
Les gestionnaires de taux contiennent leur panique
Les prévisionnistes de L’Agefi tendent à ajouter une baisse de taux à six mois tout en diminuant leurs prévisions pour les taux longs aux Etats-Unis et en augmentant celles sur la zone euro. -
Les Etats-Unis seront les premières victimes des tarifs douaniers réciproques
L’impact sur la croissance américaine est estimé entre 0,5 et 1 point en 2025, tandis que l’inflation devrait progresser de 1,5 à 2 points. Pour le reste du monde, cela dépendra des mesures de représailles. La guerre commerciale laissera des traces à long terme. -
Les droits de douane de Donald Trump assomment les économies asiatiques
L’usine du monde est particulièrement affectée par la méthode de calcul du président américain.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions