
EDF refinance sa dette hybride

EDF a émis avec succès mercredi 1 milliard d’euros de nouvelle dette perpétuelle. Cette opération a attiré une demande de 6 milliards d’euros. L’opération doit permettre de refinancer le rachat d’une obligation perpétuelle en dollars en janvier 2023.
Cette nouvelle obligation a été émise sur la base d’un rendement de 7,5%, en baisse par rapport aux premières indications (autour de 8,25%), soit un rendement inférieur aux anticipations des analystes de CréditSights (8%). L’obligation comporte un premier call à 6 ans.
Mardi, le danois Orsted, dans le même secteur qu’EDF, avait déjà émis une obligation hybride de 500 millions d’euros qui avait attiré une demande de 4,9 milliards avec un call à 6 ans et un rendement de 5,25%. «Cette dernière opération a montré que le segment de la dette hybride était ouvert pour les bons émetteurs», selon CreditSights. Les investisseurs semblent considérer que c’est également le cas d’EDF, malgré les difficultés dans le nucléaire, à condition de mettre le prix. Après l’émission de Telefonica mi-novembre, cette troisième opération anime un marché primaire des obligations hybrides très en retrait de près de 70% cette année. Le segment hybride corporate a aussi été l’un des plus affectés par la correction sur le crédit (-12%).
Stock de 2 milliards
Les obligations perpétuelles ou hybrides comportent des dates de call (option de remboursement par anticipation). Les investisseurs attendent que les émetteurs remboursent les obligations lors de cette échéance. L’obligation qui doit être remboursée en janvier par EDF, de 3 milliards de dollars à l’origine (émission en janvier 2013), affiche encore un stock en circulation d’un peu plus de 2 milliards de dollars. L’ensemble des dettes hybrides émises par EDF (en euro, en dollar et en sterling) s’élève à 12,55 milliards d’euros.
Barclays, BNP Paribas, Crédit Agricole CIB et Santander ont été les chefs de file de cette opération.
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