
Des élections britanniques semblent se profiler avant Noël

A trois jours de la date prévue du Brexit, le Royaume-Uni reste plongé dans un brouillard épais. Le gouvernent britannique doit déposer aujourd’hui une motion à la Chambre des Communes en vue de convoquer une élection anticipée au 12 décembre. Or, la partie est loin d’être gagnée. Selon le Fixed-term Parliaments Act de 2011, le Premier ministre a besoin du soutien de deux tiers des députés (434). Soit 146 députés appartenant à des partis autres que le sien. Le chef du gouvernement aura donc besoin des voix du Parti travailliste, la deuxième force politique du pays. Son leader, Jeremy Corbyn, devrait enjoindre aux membres de son parti de s’abstenir. Pas de soutien attendu non plus du côté du parti unioniste nord-irlandais (DUP), qui dispose de 10 députés aux Communes.
Les manoeuvres s’organisaient ce week-end à l’initiative du Parti national écossais (SNP) et du Parti libéral-démocrate. Les deux forces politiques ont déclaré qu’un report du Brexit de trois mois pourrait les conduire à déposer dès demain un projet de loi visant à la mise en place d’élections le 9 décembre. Une majorité simple serait suffisante pour avaliser la loi. Or, avec seulement 54 députés aux Communes, le SNP et le Libdem auront besoin du soutien d’autres partis pour mener à bien cette initiative. Le Premier ministre pourrait s’y rallier : selon la presse britannique, il serait prêt à considérer «toutes les options» si les députés refusaient l’hypothèse d’une élection le 12 décembre.
L’organisation d’un scrutin avant Noël reste néanmoins suspendue à la décision des dirigeants européens. Ces derniers doivent décider aujourd’hui ou demain de la durée de ce qui serait un troisième report du Brexit. Un délai jusqu’au 31 janvier 2020 fait partie des hypothèses.
L’organisation d’une élection anticipée constituerait néanmoins un énorme pari pour Boris Johnson, qui souhaite regagner une majorité de contrôle au Parlement. Depuis son accession au poste de Premier ministre en juillet, tous les sondages, à l’exception d’un seul, ont donné l’avantage au parti Conservateur. En revanche, les sondages organisés ces dix derniers jours donnaient des résultats contrastés. Selon YouGov, le parti conservateur obtiendrait une avance de 15 points sur les Travaillistes, ce qui lui assurerait une majorité confortable de 70 sièges. Un autre institut, Comres, donnait aux Conservateurs une avance de seulement… 4 points. Ce qui, selon les observateurs, ne serait pas de nature à assurer à Boris Johnson une nette majorité de contrôle aux Communes.
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