
Députés de la majorité et banquiers se divisent sur l’avenir de l’épargne

Comment orienter l’épargne des Français vers les PME-ETI ? La députée La République en Marche Amélie de Montchalin a pris ce dossier en mains, et a annoncé avoir «convoqué » les représentants des banques le 22 janvier à l’Assemblée nationale, pour trouver des réponses à cette interrogation. Mais ce mardi, à l’occasion des traditionnelles Rencontres de l’épargne, elle a déjà livré quelques pistes. Il ne s’agit pas de revoir la fiscalité, comme le réclament souvent les députés: celle-ci devrait rester stable, après l’entrée en vigueur de la flat tax. L’objectif n’est pas non plus de doper des dispositifs fiscaux comme la réduction d’impôt sur le revenu pour investissement dans les PME : cette incitation fiscale, censée suppléer à la disparition de l’ISF-PME, a été à peine améliorée dans le cadre du projet de loi de finances 2018, et pour un an seulement. Il ne s’agit pas non plus de proposer un nouveau produit d’épargne.
L’idée d’Amélie de Montchalin, c’est d’inciter les réseaux bancaires à proposer à leurs clients non pas une assurance vie ou un PEA, mais un ensemble de produits, un «panier d’actifs» selon son expression, incluant des sommes investies en actions, pour les PME-ETI. Comme elle l’a twitté, il faut «plutôt penser panier d’actifs que produits réglementés». Ce mardi, elle a suggéré que les banques distribuent beaucoup plus de fonds d’épargne investis en actions, dont des titres non cotés : aux banquiers de se rapprocher des gérants. Il faut «penser partenariats entre tous les acteurs financiers», ajoute la députée. Ce pourrait être un moyen d’échapper aux réglementations prudentielles, qui brident l’investissement en actions.
La Fédération bancaire française (FBF) ne voit pas le dossier tout à fait sous cet angle. La suggestion d’Amélie de Montchalin pourrait être plus complexe à mettre en œuvre qu’il n’y paraît. Intervenant ce mardi, Marie-Anne Barbat-Layani, présidente de la FBF, a plutôt incité à une réflexion en faveur d’un nouveau produit d’épargne de long terme. Argument avancé : en soumettant les Plans d’épargne logement à la flat tax, le gouvernement a contribué à accélérer la fin de ce placement. Or les banques ont besoin de ressources à long terme, qui pourraient être employées à financer l’économie, dont les PME-ETI, a avancé Marie-Anne Barbat-Layani. C’est possible, à condition qu’un nouveau produit prenne le relais du PEL…
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