
Coronavirus : Boris Johnson admis en soins intensifs

Boris Johnson, testé positif au coronavirus il y a dix jours, qui avait intégré l’hôpital dimanche soir «par précaution» pour effectuer des examens, a été admis en soins intensifs lundi soir. «Au cours de l’après-midi, l'état de santé du Premier ministre s’est détérioré», selon un communiqué du 10, Downing Street. Son transfert, intervenu vers 19h00 locales, a été décidé «par précaution au cas où il aurait besoin d’un respirateur», indiquait alors son service de presse.
Boris Johnson, 55 ans, est à ce jour le seul chef d’Etat ou de gouvernement d’une grande puissance à avoir été contaminé.
Il «a demandé au ministre des Affaires étrangères Dominic Raab, qui est le Premier secrétaire d’Etat, d’assurer l’intérim en cas de besoin», selon le communiqué. Dominic Raab, 45 ans, est un eurosceptique issu de la nouvelle génération des conservateurs britanniques. Partisan absolu d’une sortie sans accord de l’UE, il avait claqué l’an dernier la porte du gouvernement de Theresa May au bout de trois mois en tant que ministre du Brexit, jugeant sa stratégie trop conciliante avec Bruxelles.
En réaction à l’annonce de l’aggravation de l’état de Boris Johnson, la livre sterling a chuté lundi soir face au dollar américain, à 1,224 dollar, contre environ 1,230 dollar avant la nouvelle. En outre, l’euro a gagné 0,881 pence, contre 0,877 pence auparavant. «Le Premier ministre est empêché d’assurer ses fonctions officielles, et il a des complications, mais nous devons attendre et voir», précise Ilan Solot, analyste au sein de la banque Brown Brothers Harriman, cité par Reuters. «Le plan de remplacement en urgence du Premier ministre n’est pas clair. Les marchés détestent l’incertitude , et cela n’est pas de bon augure pour la poursuite du projet de lutte contre le Covid-19», ajoute Edward Moya, analyste marchés principal à l’Oanda de New York. Le bilan de la pandémie de coronavirus a dépassé les 5.000 morts au Royaume-Uni, avec 439 décès supplémentaires sur la seule journée de lundi.
Autre point que craignent les marchés, ce retrait forcé du premier ministre pourrait compromettre les prochaines étapes des négociations du Brexit, et leur volet commercial. Durant cette année de transition, censée se clôturer au 31 décembre, Bruxelles et Londres doivent négocier plusieurs dossiers épineux, comme les services financiers, l’accord de libre-échange et la pêche. Mais les négociations, déjà tendues, avaient été suspendues en raison du coronavirus.
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