
Comment le budget de l’Union peut éponger le départ du Royaume-Uni

«Les jours où la Grande-Bretagne versait de vastes contributions à l’Union européenne cesseront.» La phrase de la Première ministre prononcée mardi 17 janvier lors de sa conférence de presse très attendue sur les modalités du Brexit ne sont on ne peut plus claires. Le Brexit sera «hard», du moins sur le dossier du budget. La cheffe du gouvernement a bien nuancé son propos, affirmant qu’il «y aura peut-être des programmes spécifiques de l’UE auxquels nous pourrons vouloir participer», l’Union Européenne devra bien s’habituer à ne plus voir l’argent britannique abonder le budget communautaire.
Mais comment combler le déficit causé par ce retrait ? Le Jacques Delors Institut s’est penché sur la question dans une longue note publiée le 16 janvier et consacrée au sujet. Le think tank évalue le trou dans le budget à environ 10 milliards d’euros par an. Trois hypothèses sont sur la table. La première consisterait à augmenter les contributions des Etats membres. La deuxième, à réduire les dépenses. La troisième, à réaliser un mélange des deux.
Concernant la première hypothèse, la note a réalisé un calcul de ce que chaque Etat devrait verser pour maintenir un Revenu national brut (RNB) à 1%. Le bilan est assez inégal, certain Etats bénéficiant actuellement d’un rabais sur le rabais britannique à l’image des Pays-Bas (augmentation de 16,5%, 760 millions d’euros). Les Etats ne bénéficiant pas d’un rabais verraient leur contribution grimper de 5 à 8%.
Concernant la baisse des dépenses, le think tank affirme que bien que «réparties entre plusieurs domaines du programme, il ne fait aucun doute qu’elles seront douloureuses». L'étude cite le programme-cadre de recherche de l’UE, le budget de la politique de cohésion, la politique étrangère commune ou la PAC, chacune de ces dépenses représentant à peu près le manque à gagner lié à la sortie du Royaume-Uni.
Ces questions seront évaluées lors des négociations sur le cadre financier pluriannuel (CFP) qui débuteront en 2018. «Nous nous attendons à un marchandage difficile étant donné que le Brexit renforcerait probablement les divisions existantes entre les contributeurs nets et les bénéficiaires nets du budget de l’UE», craint le think tank.
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